Le monde de Gérald. Une pétition pour interdire de fumer dans les restaurants et les bars embarrasse l'extrême-droite autrichienne
Tous les jours, Gérald Roux revient sur un sujet passé (presque) inaperçu. Lundi, en Autriche, une pétition pour obtenir l'interdiction de fumer dans les bars et les restaurants met mal à l'aise l'extrême-droite.
Une pétition va probablement infliger à l'extrême-droite autrichienne (et à la coalition au pouvoir) son premier revers politique. Il s'agit d'une pétition pour demander l'interdiction de fumer dans les restaurants et dans les bars. L'Autriche est l'un des derniers pays d'Europe où il est encore possible de fumer dans les bars et les restaurants. Actuellement, il y a des espaces séparés, mais cette séparation n'est pas vraiment respectée et dans les petits établissements (qui ne peuvent pas avoir deux espaces), les patrons font ce qu'ils veulent. Après plus de dix ans de tentatives infructueuses, les anti-tabac sont parvenus il y a trois ans à faire voter une loi contre la cigarette dans les restaurants et les bars. Une loi applicable au 1er mai prochain.
L'extrème droite et la liberté de choisir
Le problème est que les conservateurs autrichiens, qui étaient au pouvoir lorsque cette loi a été votée en 2015, ont négocié il y a deux mois avec l'extrême-droite pour se maintenir au pouvoir. Les conservateurs ont du faire de grosses concessions. Ils ont laissé à l'extrême-droite des ministères aussi stratégiques que la Défense, l'Intérieur et les Affaires Etrangères. Et ils ont aussi mangé leur chapeau sur le sujet brulant du tabac, en abandonnant le projet d'interdiction prévu pour le 1er mai.
L'extrême droite n'en voulait pas au nom de la liberté de choisir. Les conservateurs ont aussi capitulé sur une affaire de santé publique. D'où la pétition lancée par une l'Ordre des médecins autrichiens, qui a eu un succès fulgurant en seulement trois jours : 100 000 signatures. C'est à dire le seuil qui va permettre à cette pétition d'initiative populaire d'être soumise au Parlement afin de rediscuter de l'interdiction du tabac. Ce qui assez savoureux dans cette histoire, c'est que l'extrême droite autrichienne est une grande "fan" des initiatives populaire. C'est elle qui a voulu ce seuil de 100 000 signatures pour amener un texte au Parlement. C'est l'arroseur arrosé. Et quand l'arroseur a une cigarette au bec, elle a de forte chance de s'éteindre.
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