"Time" : pour le 13e album de Simply Red, Mick Hucknall a "essayé de faire quelque chose d'exceptionnel"

Mick Hucknall est le leader et chanteur du groupe britannique Simply Red, un groupe originaire de Manchester fondé en 1985. Quand on pense à Simply Red, on entend les paroles et les refrains de leurs tubes mondiaux : If You Don't Know By Now (1989), Stars (1991) Shine On (2015) ou encore Blue Eyed Soul. 

Simply Red vient de sortir un treizième album : Time et deux concerts sont à venir le 23 juin 2023 aux Nuits de Fourvière à Lyon et le 25 juin aux arènes de Nîmes.

franceinfo : Time, parce que l'heure tourne, cet album devait naître aujourd'hui ?

Mick Hucknall : Le titre de l'album, c'est une suggestion de mon manager. Au début, il devait s'intituler Slapbang. J'ai écrit les chansons pendant le confinement. Et je ne sais pas si vous ressentez la même chose, mais pendant le confinement dû au Covid, c'était comme si le temps s'était arrêté. Et pendant ce temps, comme des millions d'autres gens, j'étais chez moi dans ma chambre. Je me suis assis et j'ai joué de la guitare et petit à petit, je me suis dit : ah, ça serait une chanson cool. La première que j'ai écrite est la dernière piste de l'album. Quand j'ai eu fini d'écrire cette chanson, j'ai contacté mon producteur et manager et je leur ai dit : si vous l'aimez, dites-le moi, Si vous pensez qu'elle est juste pas mal, alors ce ne sera pas assez. Si elle est juste pas mal, je ne veux pas sortir d'album. J'essaye de faire quelque chose d'exceptionnel cette fois. Et heureusement pour moi, ils l'ont aimée ainsi que ma maison de disques Warner, donc nous voici !

Vous avez vécu des moments très durs avec votre mère, élevé par votre père. J'ai l'impression que c'est aussi une belle façon de dire : "Voilà où j'en suis aujourd'hui. Voilà l'homme que je suis devenu". Est-ce difficile pour vous de poser des mots sur des émotions aujourd'hui ?

"J'ai perdu deux de mes amis du Covid et j'ai eu l'inspiration d'écrire ‘Never Be Gone’ qui est un hommage."

Mick Hucknall, du groupe Simply Red

à franceinfo

Difficile. Tout ce que je peux dire, c'est que quand j'ai travaillé sur cet album, cela paraissait très naturel de le faire. Une chanson qui me vient en tête, c'est la chanson Never Be Gone. C'est très émotionnel pour moi parce que c'était vrai. J’avais perdu deux amis du Covid. J'ai essayé d'exprimer cela. Que ce soit le sentiment de l'amour que j'éprouve pour ma femme, pour ma fille, le départ d'amis très chers. C'est ce que j'essaye de faire.

Vous dites que vous êtes un papa, marié, un homme heureux. Est-ce que vous avez pris au fil du temps confiance en vous ?

Je ne sais pas si j'ai plus confiance en moi. Peut-être que je me sens plus réalisé. Mais avoir une famille, une fille, j'ai l'impression que je suis toujours en train d'apprendre des choses. Je n'aime pas l'idée d'être un homme de 62 ans et de me dire : je connais tout, j'ai toutes les réponses, je ferme la porte. Voilà la vérité, voilà la vie. Non, j'adore l'idée que jusqu'au jour de ma mort, je vais apprendre des choses, que quelque chose de nouveau va rentrer dans mon esprit.

"Quoi qu'il arrive, j'accepte le changement, j'essaye de le comprendre et de lui donner du sens."

Mick Hucknall, du groupe Simply Red

à franceinfo

Un mot sur la scène parce que c'est très important. Vous êtes en tournée européenne. Il y a deux dates en France le 23 juin aux Nuits de Fourvière à Lyon et le 25 juin aux arènes de Nîmes. C'est la cour de récréation de monter sur scène ?

Je dois dire que je suis très heureux de jouer en dehors de Paris. Dans toute ma carrière, à chaque fois qu'on allait en France, c'était Paris, Paris ! Donc, maintenant, jouer dans d'autres parties de la France, c'est vraiment une super opportunité pour moi et un plaisir sincère.

Je voudrais juste que vous vous parliez de la chanson Spapbang. Je trouve que cette chanson a une âme supplémentaire.

Je suis content que vous me parliez de cette chanson parce que c'est une chanson très douce pour moi. Ça me rappelle qu'avant d'être musicien, j'ai pris ma guitare acoustique à Manchester et je suis allé dans une rue, où j'ai joué pendant 11 minutes avant que la police ne me fasse partir. Pendant ces 11 minutes, les gens m'ont donné 10 livres, en 11 minutes seulement, et ça m'a confirmé une chose, c'est que je peux le faire. Ils aiment, ça leur plaît. Juste un homme tout seul qui ferait le troubadour dans la rue, c'est ça que je me dis avec cette chanson, c'est que je m'imagine comme un troubadour.

Est-ce que ce troubadour est fier, heureux de l'homme qu'il est devenu ?

J'y travaille !