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Monica Bellucci incarne une Maria Callas intime au théâtre : "Je connaissais la merveilleuse chanteuse d'opéra, mais pas la femme"

Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Aujourd’hui, la comédienne italienne, Monica Bellucci. Elle sera sur la scène du Théâtre du Châtelet les 14 et 15 novembre 2022 pour le spectacle : "Maria Callas. Lettres et mémoires".

Article rédigé par franceinfo - Elodie Suigo
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 272 min
L'actrice Monica Bellucci lors du Festival Lumière de Lyon, en octobre 2021. (JEFF PACHOUD / AFP)

Monica Bellucci est actrice et mannequin, italienne. C'est dans le film L'appartement de Gilles Mimouni, en 1996, que le public la découvre et dont le rôle lui vaudra une nomination aux César dans la catégorie Meilleur espoir féminin. D'un côté, il y a la France avec des films très forts comme : Dobermann (1997), Le Pacte des loups (2001), Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre (2002) et Irréversible (2002). Et de l'autre, il y a Hollywood avec Matrix (2003), La Passion du Christ en 2004, écrit et réalisé par Mel Gibson. Impossible de ne pas citer son rôle de James Bond Girl à 50 ans pour le film 007 Spectre, qui a mis une gifle au sexisme et au jeunisme qui règne sur le cinéma. Ce n'est donc pas un hasard, d'ailleurs, qu'on lui ait demandé d'incarner Luisa Ferida, Anita Ekberg ou encore Maria Callas.

Monica Bellucci sera sur la scène du Théâtre du Châtelet les 14 et 15 novembre 2022 pour le spectacle : Maria Callas. Lettres et mémoires.

franceinfo : On sent que ce rôle de Maria Callas vous tient particulièrement à cœur.

Monica Bellucci : Oui. Comme tout le monde, je connaissais Maria Callas pour la merveilleuse chanteuse d'opéra, mais je ne connaissais pas la femme. Et à travers les lettres et les mémoires, j'ai connu la partie intime, celle que très peu de gens connaissaient. Dans ce spectacle, on a la possibilité de les faire connaître au public.

On sent à quel point c'est très important d'incarner, de coller au personnage. On le voit d'ailleurs avec Maria Callas. Vous avez enfilé deux robes pour des essais. Il n'y a eu aucune retouche sur les robes que vous portez d'elle sur scène.

Mais c'est un petit signe. On a essayé les robes sans savoir. Je me disais : je vais essayer, mais ça ne marchera jamais. Et je les ai mises et elles étaient parfaites. Ça m'a sûrement aidée aussi à rentrer dans la peau de Maria Callas.

Est-ce que vous doutez par moments ?

Je doute tout le temps ! Je doute beaucoup et j'ai très peur à chaque fois. Dans le cinéma, on est protégé. Quand on fait un film, on est entre nous en quelque sorte. Alors que quand on est au théâtre, c'est du spectacle vivant. C'est risqué. Et il y a quelque chose de très fort qui se passe entre le public et les acteurs.

On dit qu'au théâtre, on voit vraiment ton âme. Du coup, il faut faire attention !

Monica Bellucci

à franceinfo

On vous a demandé pour des rôles incroyables. Effectivement, Anita Ekberg qui incarnait la dolce vita, cette femme qui rentre dans cette fontaine. Vous parlez d'ailleurs de prison au moment où, elle rentre dans cette fontaine. Et puis il y a Maria Callas. C'est vrai qu'elles avaient toutes les deux ce statut d'icône, de star, de femme fatale, de diva. Vous l'avez cette image-là, comment vous la vivez ?

Moi, je fais ce qui me plaît et j'ai la chance qu'on me propose des rôles qui me touchent beaucoup. Non, ça, ça ne vient pas de moi. Quand Tom Volf vient et me propose Maria Callas ou Antongiulio Panizzi, réalisateur italien arrive avec l'idée de faire Anita Ekberg, ce sont des cadeaux pour une comédienne, non ? Et j'ai dit :oui. Après, ce que ça dégage à l'extérieur, ce n'est pas quelque chose que je peux contrôler.

Vous rêviez à quoi quand vous étiez enfant ?

De faire l'actrice....

Vous vouliez faire du droit au début !

En fait, j'ai passé le bac et après je me suis inscrite à l'université de Droit. J'ai commencé à travailler petit à petit pour payer mes études et la vie m'a amenée vers d'autres choix.

Vous avez décidé d'arrêter le métier de mannequinat parce que justement, vous aviez des choses à exprimer.

À travers les photos, j'ai eu accès au cinéma parce que des réalisateurs comme Francis Ford Coppola, comme Marco Risi en Italie, ont vu des photos et ils ont voulu me rencontrer.

C'est mon physique qui a attiré l'intérêt des réalisateurs lorsque j'étais mannequin. Après, j'ai dû travailler énormément pour que ça devienne un vrai métier.

Monica Bellucci

à franceinfo

Que représente le cinéma pour vous ? Qu'est-ce qu'il vous a apporté ?

Une manière de devenir meilleure. Je crois encore à ça. Dans le sens qu'on va au cinéma et on en sort différent. Ça nous fait rêver, ça nous nourrit et parfois, un mot peut sauver une vie. Je pense que le cinéma peut sauver des vies.

Je voudrais qu'on parle Anita Ekberg et de Maria Callas qui avaient deux points communs. Elles étaient libres d'une part, et d'une autre, elles avaient une forme de tristesse en elle. Est-ce que vous vous retrouvez là- dedans ?

Elles étaient libres et elles ont payé très cher leur liberté. Et c'est pour ça qu'à travers ces femmes-là, on peut beaucoup apprendre. On a à apprendre de toutes les belles choses qu'elles ont faites, mais aussi de leurs erreurs car elles étaient liées à une époque qui ne permettait pas aux femmes de s'exprimer. Elles parlaient ouvertement et ça leur a beaucoup coûté.

Le spectacle sur Maria Callas que vous présentez avec cette voix, puisque vous incarnez Maria Callas à travers sa voix, termine sur le fait que ses écrits, ses enregistrements sont son histoire. Etes-vous heureuse de l'histoire que vous avez déjà construite, réalisée ?

C'est compliqué de dire je suis contente de moi-même. Disons que je suis peut-être là où je dois être, tout simplement. Et je remercie beaucoup pour ce que j'ai eu jusqu'à maintenant. J'espère que je pourrais encore vivre longtemps. J'ai des enfants qui ont besoin de moi.

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