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Marc Jolivet, "humoriste résistant", à nouveau sur scène pour son spectacle "Que la fête recommence"

Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Aujourd’hui, l’humoriste, comédien et réalisateur Marc Jolivet.

Article rédigé par franceinfo - Elodie Suigo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
L'humoriste Marc Jolivet sur scène le 21 avril 2017, salle Gaveau à Paris (ARNAUD JOURNOIS / MAXPPP)

Humoriste, comédien, metteur en scène, écolo engagé, un peu chanteur, Marc Jolivet est aussi l'ambassadeur du Défi pour la Terre avec Nicolas Hulot et président d'honneur d'Ecologie sans frontières. Il publie pour la première fois une autobiographie : Mémoires d'un artist'ocrate aux éditions Robert Laffont. Il sera également Salle Gaveau, puis au Théâtre du Chien qui fume, du 24 juin au 31 juillet, avant de partir en tournée pour son spectacle Que la fête recommence.

franceinfo : C'est complètement d'actualité, Que la fête recommence. Comment vivez-vous ce moment où tout va redémarrer ?

Marc Jolivet : J'ai hâte, je vais réentendre les rires, normalement ! Ça m'a manqué. Alors j'ai beaucoup de chance, j'ai 70 ans et vis sur les hauteurs d'Aix-en-Provence, à la campagne. Je n'ai pas du tout vécu les confinements comme quelque chose de dramatique.

C'était très solitaire et j'ai travaillé. Ça m'a permis d'écrire. Merci madame la Pandémie, mais maintenant, il faut qu'elle s'en aille, que je puisse remonter sur scène.

Marc Jolivet

à franceinfo

Êtes-vous un peu nostalgique ? Dans ce spectacle, vous montrez que le second degré n'existe plus.

Complètement. C'est fini. Ma famille m'a dit : "C'est mieux que tu sois vivant que mort. C'est plus intéressant". Donc, je suis un humoriste résistant, mais clandestin. Je ne me permettrais jamais avec vous aujourd'hui, comme il y a vingt ou trente ans, de faire de l'humour sur des sujets à propos desquels les réseaux sociaux vont s'enflammer.

Ce livre est d'abord dédié à votre fille Camille. Vous rendez aussi un énorme hommage à votre maman. Elle était actrice et pour vous, elle aurait dû être beaucoup plus connue que ce qu'elle a été. "Elle aurait pu avoir la carrière d'une Audrey Hepburn", dites-vous. Mais votre père faisait partie de ces hommes machos qui considéraient que la femme devait obéir.

Oui. J'ai eu un père très, très dur par moments, violent, mais pas que ça. Je me permets de dire ça parce que je ne parle pas au nom de mes deux frères qui, eux, vous auraient dit : "Pire que tout". Moi, j'ai eu la chance, à l'âge de quatre ans, que ma mère m'enlève à ce père violent. Dès qu'il levait la main sur ma mère, je me précipitais contre lui avec mes petits poings. Il a donc dit à ma mère : "Tu emmènes le méchant Marc et je garde le gentil Pierre". Mon frère a beaucoup souffert, mais c'est à mon frère, mes deux frères, Jean et Pierre, d'en parler, pas à moi.

Quand vos parents se sont rencontrés, Jeanne Moreau était amoureuse de votre père.

Et mon père de Jeanne Moreau.

Et c'est Raymond Devos qui était fou amoureux de votre mère.

Oui, je peux vous le garantir parce qu'à chaque fois qu'il venait me voir en représentation, il disait : "Bon, tu diras à Arlette que je l'aime toujours. Ta mère est belle, merveilleuse. Pourquoi est-elle partie avec ton père ? Tu pourrais être mon fils ! Tu embrasses Arlette !"

Votre mère était la voix de Titi, celle de Calimero ou encore de Shirley Maclaine. Elle avait une énorme personnalité, d'ailleurs au début, vous vouliez faire de la postsynchronisation. Vous vous êtes fait deux promesses. La première, de ne pas habiter en HLM parce que vous vouliez fuir la pauvreté et la seconde, de ne pas être acteur, mais finalement, vous allez en passer par là.

Comme j'aime dire, je fais l'acteur, ça peut m'arriver, mais je n'aime pas ça. Fondamentalement, j'aime raconter, être le patron de tout, je le reconnais. Réaliser un film, ça me plaît. Acteur, ce n'est pas mon truc, je ne suis pas fait pour ça.

J'aime raconter des histoires et essayer de faire rire.

Marc Jolivet

à franceinfo

On a l'impression que vous avez eu besoin de temps en temps, aussi, de vous saborder parce que vous aviez peur de l'avenir. Pourquoi ?

Oui, tout à fait. Le succès, le star-system m'a toujours fait peur. Peut-être parce que je l'ai vu très jeune avec Bourvil. J'aime bien me dire que c'est la bonne raison. La vraie, c'est que je suis pas capable d'être une star, voilà la réalité. 

Êtes-vous fier du parcours déjà accompli ?

Oui. La réponse est oui. Par rapport au petit bonhomme que j'étais dont la maman faisait les poubelles en 1953 pour nourrir ses enfants...

Je veux profiter de la vie et je ne vivrai pas dans la misère.

Marc Jolivet

à franceinfo

Vous allez représenter les écolos, mais pas les Verts.

Ah non ! J'ai trouvé autre chose. J'en ai marre. Écologiste, ça fait fasciste, communiste, féministe, tout en "iste". Moi, je suis "écolo-phile", "fémino-phile", je préfère ça à ce mot en "iste" horrible. Et je suis très mauvais, j'ai essayé de faire des actions politiques. Aujourd'hui, j'ai envie de me mettre derrière quelqu'un. Si c'est Nicolas Hulot, que j'admire et que j'aime beaucoup, ça sera avec lui.

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