Le monde d'Elodie. Maxime Le Forestier : "Etre porteur du virus sans le savoir et contaminer les autres, c'est surtout ça qui me fait peur"
Le chanteur craint le coronavirus, ce "redoutable ennemi invisible".
Elodie Suigo : comment avez-vous vécu l’annonce du confinement ? Vous étiez en tournée...
Maxime Le Forestier : Oui j’étais en tournée et tout a été annulé, forcément. Ça donne un coup au moral quand même quand on est en tournée et que tout s’annule ! Donc j’ai décidé de positiver, de partir à la campagne et de me remettre en position d’écriture... Si j’arrive à sortir une ou deux chansons de cet événement, ce sera toujours ça de pris (Rires !).
Le Covid-19 pour lutter contre la page blanche ?
Oui tout à fait ! Il faut utiliser au mieux les circonstances ! Pour écrire je préfère être à la campagne. En plus, mon premier voisin est à un kilomètre et il élève des poulets, donc ça va !
Ça vous angoisse de rester à la maison ?
Pas du tout, je suis habitué à me confiner moi-même, je suis capable de rester deux semaines sans sortir de chez moi en mangeant des nouilles, ça me va tout à fait. Si on m’obligeait à sortir, là, ça serait beaucoup plus difficile pour moi. J’aime bien travailler chez moi et ne pas bouger.
Il vous fait peur ce virus ? Oh oui ! C’est un ennemi redoutable car on peut en être porteur sans le savoir et contaminer les autres. C’est surtout ça qui me fait peur. La maladie pour moi, bon, on est habitué, mais contaminer les autres, c’est ce point-là qui me semble le plus douloureux dans cette histoire, c’est qu’on peut ne pas avoir de symptômes et être porteur du virus.
Vous allez occuper vos journées comment, en écrivant, mais encore ?
Oui, en écrivant, en lisant, en vivant, en marchant parce que j’ai la chance d’avoir un jardin, même éventuellement faire du vélo.
Beaucoup disent que cette situation nous oblige à revenir à l’essentiel, c’est quoi pour vous l’essentiel ?
C’est un peu ça, je m’aperçois que je suis assez adapté au confinement -bon, j’ai la chance d’habiter une grande maison aussi, ça compte ça, parce que 60 m2 à quatre, ça doit être plus douloureux ! - mais moi ça va, je le vis bien.
Vous êtes entouré ?
J’ai mon épouse qui est là, mon fils et un couple d’amis, on n’a pas voulu être plus de cinq, sinon évidemment j’aurais rassemblé plein de monde, mais ç’aurait pas été raisonnable.
Comment vous êtes-vous organisé ? Vous avez stocké ?
Pas du tout non, je fais confiance dans l’approvisionnement des magasins et puis, vous savez, à la campagne on manque rarement de choses, il y a beaucoup de solidarité entre voisins et c’est très bien la campagne pour ça !
Du coup, l’ambiance à bord est bonne ?
Ah oui, en plus on est cinq, on peut jouer au tarot ! Tout est bien organisé, pourvu que ça dure !
Bon joueur ou mauvais joueur ?
Ah moi je suis très mauvais joueur ! (Rires)
Quels conseils de lecture ou de musique ou de film ?
Essayez de découvrir des choses, d’aller ou vous n’avez pas l’habitude d’aller. J’ai un ami qui a emporté chez lui tous les bouquins chiants qu’il avait à lire, il y a ça aussi, n’hésitez pas à entrer dans le chiant, faites ce que vous semble et qui vous semble bon !
Un message d’espoir à passer aux auditeurs de franceinfo ?
Ça va finir un jour ! On sait que ça va finir un jour. Toutes les épidémies se sont arrêtées à un moment, donc il n’y a pas de raison que celle là dure. Savoir combien de temps ça va durer, ça c’est une chose. Mais je sais qu’un jour elle va s’arrêter. Et alors ce jour là, ça va être la vraie fête.
Il y aura un avant et un après ?
Ha oui tout à fait ! Parce qu’on n’a jamais vécu ça. Moi j’ai pas vécu la guerre, je n’ai pas vécu des grosses catastrophes comme ça et puis je ne parle pas des jeunes générations. Donc une épreuve comme ça, ça va nous changer. Pour combien de temps, je ne sais pas. Parce que la nature humaine est assez rapide à revenir dans ses ornières, mais pendant quelques temps, ça va changer, c’est vrai !
La tournée va reprendre après, vous avez hâte ?
Oui j’ai hâte, parce que cette tournée elle va bien, il y a du monde, les gens sont contents, et moi aussi, les musiciens aussi. Et puis pour les musiciens, les techniciens, c’est important d ‘avoir du boulot et pour l’instant ils souffrent plus que moi du manque de travail.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.