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Le monde d'Elodie. Asaf Avidan : "Avec le coronavirus, on s'est tous retrouvés dans le même paysage émotionnel"

L'auteur-compositeur et interprète israëlien Asaf Avida  sort un single, "Lost Horse". Un album suivra à la rentrée.

Article rédigé par franceinfo - Elodie Suigo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Asaf Avidan revient avec "Lost Horse", un single qui annonce un album à la rentrée. (ANTHONY ANEX / KEYSTONE)

Elodie Suigo : Asaf Avidan, vous êtes auteur-compositeur-interprète Israélien, aujourd’hui même sort votre nouveau single, je voudrais tout d’abord que vous me parliez du confinement...

Asaf Avidan : Quand tout ça a commencé, j’avais pris un vol pour l’Italie pour travailler sur mon album et puis les frontières se sont fermés et j’ai été coincé. L’Italie, ce n’est pas un mauvais endroit où être coincé, c’est merveilleux, mais c’est vraiment une expérience très étrange d’être complètement isolé. Isolé de ma famille, de ma culture, tout en continuant à travailler sur l’album ; c’était très bizarre.

Vous avez fait un clip qui nous fait penser à David Bowie, Earth Odyssey, on a l’impression vous avez eu besoin de lâcher prise…

Tout l’album parlera du fait qu’on n’a aucun contrôle. A travers ce que je vis, je viens d’avoir 40 ans, ça parle un peu de ma vie, de ma carrière et de ce sentiment qu’on est minuscule par rapport à cette chose qu’on appelle la vie. Tout ça, ce sont des sentiments que j’avais déjà avant le coronavirus. J’ai commencé à écrire cette chanson et puis une fois que le monde s’est transformé, tout le monde s’est retrouvé dans le même paysage émotionnel que celui que je traversais. Ça semblait vraiment un moment pertinent pour sortir ce disque, pour parler aux gens, avoir ce dialogue avec eux.

Vous avez vécu une période compliquée. La chanson Lost horse raconte que vous avez été attaqué par un chien loup qui est revenu ensuite avec sa meute pour attaquer votre jument. Que représente cette chanson et cet album qui suivra ?

Je ne sais pas si Lost Horse est le meilleur exemple, mais ce que j’essaie de livrer avec cet album, quand vous l’entendrez en entier vous le verrez, il y a un effort pour essayer de me décrire. Cette année et demie a été difficile, ça a été une période de temps incroyablement élastique où je n’ai rien fait, où j’étais juste avec moi-même et je me suis écarté de la scène pour voir comment j’étais quand je n’étais pas artiste, quand je n’avais pas tous ces yeux qui me regardent et qui donnent un sens à ma vie. Et je me suis rendu compte que c’est très difficile de définir qui je suis en tant qu’humain, qui je suis en tant qu’homme. Mais l’album c’est mon effort pour essayer de définir la nouvelle personne que je vois en moi, c’est-à-dire une multitude de personnages différents. C’est un ensemble complexe et arbitraire parfois car j’ai différentes personnalités à l’intérieur de moi, donc l’album essaie de donner une mosaïque de différentes versions de moi-même. Mais encore une fois, c’est une recherche qui est vouée à l’échec.

Il y a quand même beaucoup plus de lumière qu’au début. Avant, c’était sépia, c’était noir et blanc. Aujourd’hui il y a de la couleur dans votre vie…

C’est drôle que vous disiez cela parce que, quand vous verrez les images de l’album et du single qui vont sortir... Avant, il y avait  vraiment un truc visuellement, j’essayais de me définir en noir et blanc, comme cette dualité qui était en moi. Mais maintenant, à travers ce nouvel album, j’essaie vraiment de découvrir de nouvelles couleurs, de nouvelles choses en moi, de nouvelles versions, de nouveaux personnages à l’intérieur de moi. Il y a aussi de nouvelles aspirations, pas seulement Léonard Cohen, il y a du Bowie, il y a de la musique des années 80, du hip-hop des années 90, car il y a beaucoup de couleurs qui arrivent dans ma vie sous des formes différentes, pas seulement en musique mais aussi dans ma vie personnelle.

Merci Asaf Avidan ! L’album arrivera au mois de septembre, le nouveau single est disponible et il s’appelle Lost Horse.

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