"La femme de 'Aller plus haut' n'est plus la même" : Tina Arena revient à l'essentiel dans un nouvel album studio
La chanteuse australienne, Tina Arena, a vendu plus de 10 millions de disques à travers le monde, fait plus de 100 millions de stream et a sorti 12 albums studios composés de titres devenus des tubes comme : Aller plus haut (1999), Aimer jusqu'à l'impossible (2005), Je m'appelle Bagdad (2006) ou encore I Want to Spend My Lifetime Loving You avec Marc Anthony sur la bande originale du film Le Masque de Zorro en 1998. Elle est sans conteste l'une des chanteuses les plus appréciées dans le monde et est devenue, au fil du temps, une icône et une fierté pour l'Australie.
Elle revient, après cinq ans d'absence, avec Love Saves, un nouvel album en anglais avec une chanson en français et elle est en tournée mondiale avec un passage à la Salle Pleyel à Paris le 16 novembre prochain.
franceinfo : Est-ce que ce nouvel album n'est pas un beau résumé de toute votre carrière ?
Tina Arena : Oui, je pense que c'est un bon résumé de toute cette carrière. En fait, ça revient vers l'essentiel. Ce n'est pas une espèce de réinvention, vraiment, c'est juste de faire les choses qui comptent.
Parlons de la pochette ! C'est un tête-à-tête, c'est une façon de se regarder dans le miroir, dans la glace. Vous avez mis du temps à accepter ça.
Bien sûr. Je pense que c'est un privilège si on peut arriver à un point où on peut se regarder dans la glace, se dire : " OK, il y a eu de belles choses, des choses très difficiles aussi, alors comment va-t-on un peu défaire ces valises-là ?"
Effectivement, vous parlez de démons à l'intérieur de cet album. Quels étaient vos démons ?
Il y a plein de peurs. Le milieu du show-business n'est pas facile. C'est un milieu très agressif et en fait, ça ne me convient pas. Alors j'ai dû faire un tri monumental dans ma manière de réfléchir, de faire des choses, et de me dire : " Ok, il y a ça, est-ce que j'ai envie de faire partie de tout ça ?" En fin de compte, non, je n'ai pas envie.
"J'ai envie d'être entourée par les gens qui me plaisent et me correspondent. C'est moi qui conduis la voiture et c'est super important de s'amuser. Je n'aurais pas pu survivre à 48 ans de métier sans savoir rigoler !"
Tina Arenaà franceinfo
Dans cet album, il y a plus de douceur avec notamment la chanson Mother To Her Child. J'ai l'impression que cette chanson a une dimension qui dépasse tout ça.
Ben oui. Ce n'est pas évident d'être une maman quand on a une vie publique. Tu ne veux surtout pas que tes enfants soient exposés à ça. L'adolescence de Gabriel a été un passage très difficile avec cette pandémie. Il a beaucoup souffert. Alors pour moi, cette chanson explique que j'étais obligée de lui parler, de lui raconter quelque chose, que j'étais là, même si j'ai la sensation qu'il a peut-être mis une distance parce que je pense que les enfants font ça. Et ça, c'était très douloureux pour moi parce que j'ai perdu mon fils, j'ai perdu mon bébé, je me lève un matin et j'ai un garçon plus grand que moi, qui a ses douleurs, ses questions et tout ça. C'était très douloureux d'écrire Mother To Her Child. J'ai beaucoup, beaucoup, beaucoup pleuré. Ça m'a pris des mois pour pouvoir l'écouter.
Ça faisait cinq ans qu'on attendait ce nouvel album. Comment avez-vous fait pour vivre sans ça ?
J'ai vécu. Il faut vivre pour pouvoir écrire quelque chose.
"Je dis ça avec beaucoup d'amour mais j'avais besoin de m'éloigner, parce que l'impression que les Français ont de moi comme la plus française des Australiennes ne me convient pas."
Tina Arenaà franceinfo
Pourquoi ?
Je sais que c'est vrai, mais voilà, je suis une femme qui a eu une chance et qui a un rapport assez particulier avec la France. Mais ils ne me connaissent pas réellement. La femme d’ Aller plus haut n'est plus la même femme. Je n'ai pas du tout un problème avec mon passé, mais j'ai besoin d'avancer. Je pense qu'au bout d'un moment, les gens soit, ils ont envie de vraiment faire la connaissance de l'être devant eux, soit, ils n'ont pas cette envie.
Je voudrais vous parler de la chanson Church. C'est une histoire de croyance, oui, mais pas celle à laquelle on pense forcément. Il n'y a pas du tout l'Église derrière tout ça. Il y a une croyance qui est simplement vécue.
Ça parle de la rédemption. Il faut absolument qu'on se pardonne soi-même avant de pardonner aux autres. Il fallait que je me pardonne plein de choses.
Et là ?
Ça va. J'y suis arrivée, i'm good now ! Deux ans de psychothérapie, c'est bien, c'est super ! Ça m'a énormément aidé. Tu ne peux pas aimer les autres sans l'amour de soi.
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