"Je fais ce métier pour faire de la scène" : Terez Montcalm sort de l’ombre avec un nouvel album, "Step Out"
La chanteuse, auteure et compositrice québécoise, Terez Montcalm, est cette voix si emblématique qu’on a découverte avec ses albums Voodoo (2006) et Connection (2009). Connection a même figuré au moment de sa sortie en deuxième position des ventes en France entre Diana Krall et Melody Gardot. En 2009, elle était cette même voix envoûtante et ensorcelante avec le titre Mon Lonesome Cowboy dans la bande originale du film Lucky Luke de James Huth.
Terez Montcalm est de retour avec un nouvel album : Step Out composé de 15 titres de reprises revisitées avec brio et simplicité et elle sera sur la scène du Studio de l’Ermitage, à Paris, le 26 mars prochain.
franceinfo : Pourquoi Step out ?
Terez Montcalm : C'est une façon de dire que ça fait un petit moment qu'on n'avait pas sorti un album. Je pense depuis 2015. Step Out parce qu'on sort de l'ombre, on y va, on sort un nouvel album.
D'où vient cette voix pour ceux qui ne connaissent pas votre parcours ?
Quand j'étais petite, tout le monde pensait que j'avais le rhume parce que j'avais déjà une voix rauque. Puis ma mère m'a emmenée voir un médecin. J'ai les cordes vocales plus larges que la moyenne. On appelle ça une voix soufflante. Les cordes vocales se touchent à peine pour laisser passer l'air. Ça donne cet effet-là. Mais je ne suis pas la seule qui a ça. Moi, je m'en sers pour chanter, mais il y a pas mal de personnes qui ont des cordes vocales soufflantes.
En tout cas, vous avez cette expérience de voix finalement, qui en dit long sur le travail qui a été effectué, sur aussi la culture musicale que vous avez. Ça démarre très jeune et il y a un film qui vous donne envie de chanter. Racontez-nous cette anecdote.
J'avais un de mes oncles qui travaillait dans un cinéma. Tous les samedis, avec ma sœur, on passait la journée à voir des films. Puis dans ce temps-là, il y avait un film qui s'appelait Un enfant comme les autres et il y avait un jeune qui chantait tellement bien ! J'avais peut-être 17 ans. Quand je suis revenue à la maison, je me suis mise à chanter pour essayer de l'imiter. J'ai compris que j'étais capable de chanter. J'ai commencé à chanter et je n'ai jamais arrêté.
Vous avez compris très vite que la musique allait être votre plus grande histoire d'amour ?
"Chanter, c'est ce que j'aime le plus au monde".
Terez Montcalmà franceinfo
J'ai toujours chanté, je n'ai jamais arrêté. J'ai fait plusieurs petites choses à côté comme travailler avec Carbone 14, une troupe de danse moderne.
C'est ainsi que vous avez débuté ?
Oui. J'étais comédienne, ça m'a propulsée dans un milieu un peu plus large. Mais la musique, c'est ce qui me fait vibrer le plus.
Quand on vous dit que vous êtes la plus rock des chanteuses de jazz, vous vous y retrouvez ?
Ou la plus jazz des chanteuses de rock ! L'inverse fonctionne aussi. Tout à fait. J'aime quand ça groove, j'aime le drive. Je ne suis pas le genre de chanteuse de jazz en petite robe noire qui ne bouge pas beaucoup sur une scène. J'aime quand ça déménage un peu.
Pourquoi avez-vous attendu aussi longtemps pour ressortir un album ? Il y a eu effectivement une pandémie au milieu...
Ah ça, cette histoire a été assez laborieuse. En fait, j'ai commencé à enregistrer en 2019, 2020. J'étais déjà venue en février pour enregistrer six chansons et donner des spectacles. Je devais revenir au mois de mars pour des concerts et finir d'enregistrer l'album. La pandémie a commencé, puis le lendemain de mon retour à Montréal, ils ont fermé les aéroports. Je suis restée chez nous pendant trois ans. Et puis quand le moment est venu d'enregistrer, je suis revenue ici, l'année passée, pour terminer l'album. Et là, il y a eu comme un genre de trafic avec ce qui était déjà programmé pour les autres artistes, ça fait que ça retardait les shows, les sorties d'album d'un an et puis me voilà.
Cet album, c’est un peu un hommage ou une déclaration d'amour que vous faites à la Motown, mais surtout à la soul music, la musique de l'âme. Vous sentez-vous imprégnée par cela ?
Tout à fait. C'est une musique qui parle aussi. C'est réconfortant, ça fait du bien à entendre. Ça faisait un petit moment que j'y pensais et que j'avais vraiment envie de rendre hommage à ces grands artistes-là.
Parlons de Trouble, c'est une chanson qui fait partie de vous, c'est celle que vous préférez ?
Non mais ça, c'est ma manageuse qui a insisté pour que je la fasse. Avant, je terminais le spectacle contrebasse, voix, je chantais Trouble. Mais là, on a décidé de la faire avec le band.
Vous serez le 26 mars à l'Ermitage en partenariat avec Jazz Magazine. La scène, c'est la suite logique quand on fait ce genre d'album ?
C'est pour ça qu'on enregistre des albums, pour pouvoir faire de la scène et pour pouvoir rencontrer le public, faire plaisir au monde, se faire plaisir à nous. Oui, évidemment, c'est pour ça qu'on fait ce métier. En tout cas, moi c'est pour faire de la scène.
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