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George Ezra lâche prise pour son troisième album, "Gold Rush Kid"

Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Aujourd’hui, l’auteur, compositeur et interprète britannique, George Ezra. Il sort son troisième album, "Gold Rush Kid".

Article rédigé par franceinfo - Elodie Suigo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Le chanteur britannique George Ezra sur scène à Coventry (Royaume-Uni) le 29 mai 2022 (IAN WEST / MAXPPP)

George Ezra est auteur, compositeur et interprète britannique. C'est la BBC qui l'a propulsé sur le devant de la scène à la soirée d'introduction du Festival de Glastonbury, en 2013. Ses deux premiers albums ont figuré à la tête des charts au Royaume-Uni. Le 10 juin dernier, il a sorti un nouvel album, Gold Rush Kid.

franceinfo : Gold Rush signifie la ruée vers l'or, Kid : enfant. Ça veut dire que vous êtes un enfant qui court après la ruée vers l'or ?

George Ezra : Je ne sais pas si c'est aussi précis que cela. C'est plutôt un sentiment, que la ruée vers l'or est un peu la poursuite de quelque chose. Et à présent, je sais que lorsque je suis en tournée ou que je voyage avec ma musique, toutes ces expériences et ces gens que je rencontre en font partie.

Vous avez eu besoin de traverser le pays en train pour avoir envie d'écrire. Ces voyages sont-ils la nourriture de votre écriture ?

Je crois que c'est essentiel de rencontrer les gens et voir des choses qui sont inhabituelles pour moi, surtout lorsque j'étais plus jeune.

"Les histoires des autres m'ont beaucoup servi pour écrire."

George Ezra

à franceinfo

Quel petit garçon étiez-vous ? À quoi rêviez-vous ? Que vouliez-vous faire ?

Je crois que j'ai toujours voulu être musicien, mais je ne pensais pas plus loin que la performance et puis, je rêvais de voyager aussi. Je pense que je ne voulais pas grandir surtout !

Au début, vous vouliez être enseignant comme vos parents. Et puis la musique est venue un peu bousculer tout ça. À quel moment vous décidez que la musique va devenir finalement le moteur de votre vie ?

Mes deux parents étaient enseignants, effectivement, et je suis allé jusqu'à l'université. J'étudiais la musique, mais à aucun moment je ne pensais en faire une carrière. L'idée était d'être professeur ou d'être dans l'éducation en tout cas. Et puis, lors de ma première année, j'ai rencontré la personne qui est devenue mon manager. On a eu une conversation : "Est-ce que tu veux chanter et performer ?" Je disais tout le temps : oui et puis, c'est devenu de plus en plus chargé.

Il y a un titre qui va vraiment vous faire sortir du lot, très vite, c'est Budapest. Vous allez rencontrer un public, vous allez être numéro un dans de nombreux pays. Que représente cette chanson pour vous ?

J'adore toujours la jouer et la chanter. Pour moi, ce n'est pas tellement une chanson, en tout cas pas ma chanson. Elle me fait sourire, c'est sûr. Et lorsque je repense à cette époque, en fait, ça ne m'a pas dépassé lorsque ça se produisait parce qu'on ne s'arrêtait pas. Je n'avais pas vraiment le temps de me rendre compte de tout ce qui se passait autour de cette chanson et du succès. Alors que maintenant, avec du recul. Oui, j'aimerais bien revenir en arrière et remuer l'homme de 19 ans que j'étais et me dire : mais c'est fou ce qui est en train de t'arriver.

Vous avez ce côté "vieille âme" comme si votre voix véhiculait un vécu, un regard sur le monde.

Je ne sais pas. Je pense beaucoup, mais je crois que ça revient toujours au fait de voyager. Et lorsqu'on est plus jeune, on se sert des histoires des autres. Je crois qu'à un moment de ma vie, je n'avais pas grand-chose à dire, je n'avais pas encore vécu beaucoup de choses. Donc je prenais des choses à droite, à gauche.

Vous lâchez vraiment les chevaux, vous lâchez prise dans cet album, vous êtes sans filtre. C'est une écriture qui est directe. C'est difficile de "s'offrir" autant au public ?

C'est à double sens. Je pensais que ça l'était avant de le faire. Et puis on le fait. Et puis, en fait, on se sent bien. 

"La musique m'aide à communiquer avec le monde, mais aussi à mieux le comprendre."

George Ezra

à franceinfo

Mais écrire et sortir de la musique, c'est intéressant parce qu'on se rend compte de certaines choses en même temps, en temps réel. C'est un peu comme une photo de là où on est, au moment présent, comment on voit les choses et je me suis rendu compte de ça récemment.

Je voudrais qu'on parle de l'aspect feeling gospel. Il y a un énorme travail autour de la voix. Quelle place cette voix occupe dans votre vie ?

Je crois que c'est une des choses les plus importantes pour moi. Mais je m'en souciais beaucoup plus avant et ça m'inquiétait. D'ailleurs, j'étais un peu névrosé parce que je ne voulais pas la perdre ou l'abîmer. Sur cet album, voilà, je suis un peu plus détendu par rapport à toutes ces choses.

Donc cet album est un nouveau départ ? Une nouvelle vie ? Un nouvel homme ?

Je crois, oui. J'ai aussi, un peu, l'impression que ces albums sont une trilogie. Je pense surtout que j'ai eu beaucoup de chance et le temps de réaliser certaines choses que j'ai vécues ces dix dernières années.

George Ezra sera le 3 juillet à la citadelle d'Arras et à la Seine Musicale, le 4 mars 2023.

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