Calogero : "Je ne crois pas qu'il faille tout expliquer dans la création"

L’auteur, compositeur, interprète et musicien, Calogero, est l’invité exceptionnel du Monde d'Élodie Suigo du 26 au 30 août 2024. Cinq jours, cinq chansons pour mieux connaître cet artiste, l’un des plus aimés et adulés de la scène musicale française. En septembre dernier, il sortait son neuvième album "A.M.O.U.R" et il reprendra son A.M.O.U.R Tour dès la mi-novembre au départ de Dijon.
Article rédigé par Elodie Suigo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 6min
Calogero en concert à Strasbourg, le 8 février 2024. (FRANCK KOBI / MAXPPP)

Calogero est l’invité exceptionnel du Monde d'Élodie du 26 au 30 août 2024. L'occasion de revenir sur cinq moments forts de sa vie avec cinq chansons de son répertoire. L’auteur, compositeur, interprète et musicien occupe la scène et nos playlists depuis plus de 37 ans. Passionné de musique depuis son plus jeune âge, c’est à 16 ans, en 1987, qu’il forme le groupe des Charts avec son frère et un ami. 12 ans plus tard, il se lance dans une carrière solo avec son album Au milieu des autres, laissant tomber ses métiers de plombier et d'apprenti boucher.

Avec cette carrière solo, il est définitivement devenu Calogero, un artiste incontournable de la chanson française, avec ses petites pointes pop et rock. Mélodiste incontournable, beaucoup d'artistes ont fait appel à lui comme Florent Pagny et Zazie.

franceinfo : Le thème de l'amour est bien présent dans votre créativité et j'ai l'impression que le besoin de monter sur scène est de plus en plus marqué ?

Calogero : C'est vrai, c'est comme une histoire d'amour. Quand il y a une longue histoire comme ça avec le public, quand je mets le pied sur scène, l'histoire, je la sens. Elle est palpable dans la salle. Avant même d'avoir fait la première note de musique, je sens qu'il se passe une histoire d'amitié, d'amour. Et ça, c'est une chance immense dans la vie d'un chanteur.

La pandémie a occasionné beaucoup de difficultés pour beaucoup de personnes. Vous avez d'ailleurs sorti la chanson caritative, On fait comme si. J'ai l'impression qu'elle a aussi permis de remettre l'église au centre du village. Est-ce que ça a été votre cas ?

Ça a été surtout très angoissant. Les explications médicales... Parce que c'est ça qu'on attendait chaque soir aux informations. De savoir que le corps médical était perdu, c'est mon pire souvenir. Et finalement, cette chanson est sortie tout de suite. C'est un de mes amis, Manu, qui me dit : "Mais tu sais, les aides-soignants ont très peu de temps pour manger, ils n'ont même plus de repas. Peut-être qu'il y a quelque chose à faire ?" Immédiatement cette chanson est sortie. C'est une petite goutte d'eau, mais c'était une manière de me rendre utile, de nous rendre utile avec Bruno Guglielmi qui a écrit le texte d’On fait comme si.

Je voudrais qu'on parle de ce nouvel album, A.M.O.U.R qui montre un nouveau visage de l'homme que vous êtes, mais surtout une voix. On a du mal à se dire que c'est vous. Elle a changé cette voix.

Elle évolue et j'espère qu'elle sera de mieux en mieux. J'aime chanter. Le fait de toujours chanter, peut-être que cela la maintient et c'est une manière pour moi de faire passer les messages que je n'arrive pas à vous faire passer comme maintenant, en interview.

Je voudrais que vous parliez des chansons de cet album. Il y a Donne, Le hall des départs avec Marie Poulain. C'est une chanson qui a été immédiate pour tout le monde, avec aussi cette sensation qu'il fallait dédramatiser, se déculpabiliser. N'est-ce pas, justement, ce que vous vouliez faire passer ?

Oui, c'est un peu ça. Chacun a son parcours amoureux, personne ne doit le juger.

"J'aime les histoires d'amour hors-norme et ça, personne ne peut me l'enlever."

Calogero

à franceinfo

La chanson Marie termine l'album. Il y a plein de choses à l'intérieur de cette chanson. Un prénom qui est très symbolique, cette anagramme, "AIMER" qui répond au titre de l'album A.M.O.U.R et avec votre petite dernière qui ouvre d'ailleurs avec sa voix cet album, c'est assez fort.

Alors en fait, j'ai demandé à Paul École une chanson qui s'appelle Marie. Il m'a répondu : "Mais tu es fou". J'ai rétorqué que non. Il y en a eu plein. Alors c'est pour ça qu'au début de la chanson, on dit : "Je vous ai entendu dans d'autres airs". Et là où je suis vraiment très heureux, c'est que dans les commentaires sur l'album, c'est l'une des chansons que les gens préfèrent et qu'ils se sont vraiment appropriées parce qu’elle parle de leur grand-mère ou de leur sœur.

Vous parlez vous-même de votre grand-mère.

Il y a plein de messages codés. J'aime aussi le mystère et je ne crois pas qu'il faille tout expliquer dans la création. Ce que je peux vous dire, c'est que ma grand-mère, Marie, est née en 1902. Lorsque je suis né, tous les Calogero en France, on les appelait Charlie pour faire Français. Et ma mère, au moment où mon père allait me déclarer à la mairie lui a dit : "Vas-y, soyons modernes et mets Charlie sur la carte d'identité". Et là, ma grand-mère Marie, veuve de Calogero, mon grand-père, a dit : "Non, tu l'appelles comme ton père". Et c'est grâce à elle qu’à la fin des Charts, où tout le monde m'appelait Charlie, je reprends mon prénom authentique sur ma carte d'identité. Après je rencontre, cette jeune chanteuse de 26 ans qui s'appelle Marie Poulain, qui est aussi très charismatique.

"C'est étrange, ‘Marie’ est une chanson qui rend hommage à toutes les Marie que j'ai rencontrées dans ma vie. Un prénom qui jalonne ma vie d'enfant et ma vie d'homme."

Calogero

à franceinfo

Alors pour terminer, justement, puisque vous nous parlez de votre regard d'enfant et de votre vie d'homme. Est-ce que l'enfant que vous étiez est fier de l'homme qu'il est devenu ?

Je ne sais pas s'il est fier, mais parfois je le vois dans le miroir et je le regarde et je lui dis : "Tu vois, il ne fallait pas avoir peur."

Calogero repart sur les routes de France avec son A.M.O.U.R Tour pour de nombreuses étapes dont le 14 novembre à Dijon, le 15 à Reims, le 23 à Limoges, le 30 à Caen, le 7 décembre à Toulon ou encore les 20 et 21 à Lille.

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