Cet article date de plus de treize ans.

"Talleyrand. Dernières nouvelles du Diable", d’Emmanuel de Waresquiel

Charles-Maurice de Talleyrand est d’une certaine façon l’inventeur de l’homme politique moderne.
Article rédigé par Philippe Vallet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
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C’est ce que souligne le célèbre historien Emmanuel de Waresquiel dans son nouveau livre sur celui qu’on surnommait  "le Diable boiteux". De Louis XVI à Louis-Philippe, en passant par la révolution et Napoléon, ce grand seigneur libéral, corrompu, cynique et d’une intelligence rare, a dominé notre vie politique et introduit, avec génie, la France dans la modernité.

Talleyrand. Dernières nouvelles du Diable , d’Emmanuel de Waresquiel est publié par les éditions du  CNRS (211 p., 19E)

La note de Philippe Vallet : ****

Mot de l'éditeur

Après l’immense succès de son Talleyrand ,
Emmanuel de Waresquiel prolonge sa réflexion sur cette figure
fascinante, amorale et géniale, en une série d’études nourries de
sources nouvelles et inédites que l’on lira comme le complément
indispensable à la biographie de l’homme d’État. Grand seigneur
corrompu, cynique absolu, charmeur irrésistible, multiple, paradoxal et
successif, ce diplomate au long cours, l’homme aux treize serments et le
ministre d’un demi-siècle a tout négocié : la Révolution, l’Empire, les
Bourbons, la paix, l’Europe, son mariage, sa fortune et jusqu’à sa
mort.

Emmanuel de Waresquiel nous rappelle qu’au-delà des trahisons et des
reniements, l’évêque défroqué fut un fils des Lumières, un libéral
convaincu habité par l’idée que la raison devait toujours l’emporter sur
les sentiments, et le calcul des possibles sur l’utopie. Il nous montre
le diplomate en action, le manoeuvrier et le visionnaire, le
négociateur de Presbourg, Erfurt, Tilsit, Paris et Vienne, le théoricien
et l’inventeur du principe de légitimité. Il nous montre aussi l’homme
d’affaires aux prises avec son "immense fortune". Il nous montre le
formidable metteur en scène de son propre personnage, l’homme tapi dans
son ombre, l’étiquette et les convenances comme l’intimité et l’abandon,
le savoir-faire et le savoir-vivre. L’homme de fer, l’homme à la
volonté absolue qu’a été Talleyrand, apparaît derrière les masques, la
pudeur et les secrets, derrière la légèreté et la douceur de vivre. Un
homme qui aura laissé la France moderne en héritage.

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