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"Salamandre" de Gilles Sebhan

La prostitution masculine fait rarement la une de l'actualité. Dans son nouveau roman, l'écrivain Gilles Sebhan décrit ce milieu où se mêlent érotisme, violence, immigrés clandestins et désirs ambigus.
Article rédigé par Philippe Vallet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
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L'histoire de la descente aux enfers d'un enseignant-poète, surnommé Salamandre, obsédé par les garçons et qui est tué dans un sex-shop. Un livre qui est aussi un hommage à des écrivains disparus dans des conditions tragiques.

Salamandre , de Gilles Sebhan est publié aux éditions Le Dilettante (220 p.) – Note : ***

Donnez-moi mon tapin quotidien ou La Messe à l'envers de Gilles Sebhan .

Cachez Sebhan que je ne saurais voir ! Mais non, au contraire montrez-le, affichez-le, exhibez-le, bref éditez-le !

Et c'est ce que fait le Dilettante en publiant cette délectablement sulfureuse, donc hautement sebhanienne, Salamandre. Romancier des amours mâles, tous âges et saveurs confondus, biographe de Tony Duvert et de Jean Genet, Sebhan nous livre là les étapes d'une méthodique descente aux enfers, celle d'un enseignant-poète dont on suit la geste sexuelle et la mort programmée. Ouverture dans un lycée chic du Maroc, à Casablanca, où il rencontre Mouloud, l'amour de sa vie, où un jeune Didier en fait sa chose et sa victime, l'enferrant dans une affaire criminelle grave, passage par la prison puis piaule à Barbès et backrooms de la rue Saint-Denis où le diable lui offre son tapin quotidien, qu'il soit jeune Dracula bulgare ou Rom d'aventure. Stations d'une passion qui ne s'enchaînent pas mécaniquement mais forment crescendo les notes d'une vie vécue comme la vrille éperdue d'une vocalise charnelle à perdre haleine, jusqu'au dernier souffle et ultime couteau. Salamandre ou l'autocombustion lente au brasier noir du désir.

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