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"Le sanglot de l'homme noir" d'Alain Mabanckou

Né au Congo Brazzaville, Alain Mabanckou refuse de se définir par les larmes et le ressentiment. Les noirs ne peuvent pas construire leur avenir sur la victimisation, écrit-il dans son nouveau livre.
Article rédigé par Philippe Vallet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
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Ce brillant écrivain a été récompensé par de nombreux prix littéraires dont le Renaudot pour Mémoires de porc-épic (Le Seuil,
2006). Il est en ce moment professeur à l'Université de Los Angeles. 

Le sanglot de l'homme noir , d’Alain Mabanckou est publié chez Fayard (184 p., 15E) Note : ****

Mot de l'auteur :

Je suis noir, et forcément ça se voit.
Du coup les Noirs que je croise à Paris m’appellent "mon frère". Le
sommes-nous vraiment ? Qu’ont en commun un Antillais, un Sénégalais, et
un Noir né dans le Xe arrondissement, sinon la couleur à laquelle ils
se plaignent d’être constamment réduits ? J’oublie évidemment la
généalogie qu’ils se sont forgée, celle du malheur et de l’humiliation –
traite négrière, colonisation, conditions de vie des immigrés...
Car par-delà la peau, ce qui les réunit, ce sont leurs sanglots.Je ne
conteste pas les souffrances qu’ont subies et que subissent encore les
Noirs. Je conteste la tendance à ériger ces souffrances en signes
d’identité. Je suis né au Congo Brazzaville, j’ai étudié en France,
j’enseigne désormais en Californie. Je suis noir, muni d’un passe-port
français et d’une carte verte. Qui suis-je ? J’aurais bien du mal à le
dire.
Mais je refuse de me définir par les larmes et le ressentiment.

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