Ce brillant écrivain a été récompensé par de nombreux prix littéraires dont le Renaudot pour Mémoires de porc-épic (Le Seuil,2006). Il est en ce moment professeur à l'Université de Los Angeles. Le sanglot de l'homme noir , d’Alain Mabanckou est publié chez Fayard (184 p., 15E) Note : **** Mot de l'auteur :Je suis noir, et forcément ça se voit.Du coup les Noirs que je croise à Paris m’appellent "mon frère". Lesommes-nous vraiment ? Qu’ont en commun un Antillais, un Sénégalais, etun Noir né dans le Xe arrondissement, sinon la couleur à laquelle ilsse plaignent d’être constamment réduits ? J’oublie évidemment lagénéalogie qu’ils se sont forgée, celle du malheur et de l’humiliation –traite négrière, colonisation, conditions de vie des immigrés...Car par-delà la peau, ce qui les réunit, ce sont leurs sanglots.Je neconteste pas les souffrances qu’ont subies et que subissent encore lesNoirs. Je conteste la tendance à ériger ces souffrances en signesd’identité. Je suis né au Congo Brazzaville, j’ai étudié en France,j’enseigne désormais en Californie. Je suis noir, muni d’un passe-portfrançais et d’une carte verte. Qui suis-je ? J’aurais bien du mal à ledire.Mais je refuse de me définir par les larmes et le ressentiment.