Jérôme Kerviel : "Ma vie c'est mon affaire à plein temps"
L'ancien trader Jérôme Kerviel, condamné à cinq ans de prison pour des pertes de trading, n'en a pas fini avec la Société générale. Invité jeudi matin de France Info, il a déclaré que
"l'affirmation " de la banque faisant état de cinq milliards de pertes
"n'a jamais été vérifiée ni par les instances judiciaires ni par qui que
ce soit d'autre " et dénoncé le fait qu'aucune "expertise financière
indépendante " n'ait été réalisée pendant la longue procédure.
L'après procès
"Depuis cinq ans, ma vie est de plus en plus difficile
mais je suis bien entouré et quand il y a des coups de mou les personnes autour
de moi me donne un coup de fouet pour repartir au combat ", raconte explique
Jérôme Kerviel. "Mon affaire c'est ma vie à plein temps et ma vie c'est mon affaire à plein temps. "
Après avoir vécu longtemps dans un garage Jérôme Keviel
vient de s'installer dans un appartement qu'un ami lui prête. "Je n'ai
pas de Sécurité sociale, j'ai refusé de m'inscrire au RSA parce que je me doute
bien que les journalistes en feraient leurs choux gras. C'est compliqué. "
Jérôme Kerviel est très occupé par son dossier et entre les rendez-vous, les
travaux avec les avocats, il est "très compliqué d'aménager un emploi du
temps travail. "
L'enquête parlementaire
Jérôme Kerviel a été condamné à cinq ans de prison, dont
trois ferme, et à verser 4,9 milliards d'euros de dommages et intérêts à la
Société générale. Il est considéré comme responsable, à hauteur de 4,82
milliards d'euros, des pertes de la Société générale découvertes en janvier
2008, suites à ses prises de positions sur des contrats à terme sur indices
d'actions s'élevant à cette époque à environ 4,96 milliards d'euros.
Le jugement de première instance, rendu en octobre 2010, a été confirmé en appel, en
octobre 2012. L'ancien
trader s'est pourvu en cassation et a été laissé libre dans l'attente de
l'examen du pourvoi qui devrait intervenir dans les prochains mois.
"Depuis le début, aucune expertise n'a vérifié ce
chiffre de cinq milliards qui a été annoncé. Nous avons des éléments de l'intérieur
qui nous font dire que la perte n'est pas aussi importante que celle annoncée, " explique Jérôme Kerviel. "Je suis condamné pour abus de confiance, est-ce que mes chefs savaient ce que je faisais. On a beaucoup d'éléments où
mes supérieurs sont informés de ce que je suis en train de faire mot pour mot. Donc,
cette condamnation est pour moi assez incompréhensible. "
Des soutiens
Depuis le début de sa démarche, Jérôme Kerviel a reçu le
soutien d'une dizaine d'hommes politiques de tout bord. Beaucoup estime que c'est
une "victime expiatoire" et un "bouc-émissaire". "Ils
sont intéressés par les 1,7 milliard d'euros qui ont été versés à la Société générale. Ils ont conscience que les Français en ont marre et que cet argent
serait mieux utiliser, dans les écoles, les hôpitaux, que dans une banque. "
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