Consultation des médecins généralistes à 30 euros : "On a besoin d'adresser un signal d'attractivité" aux "jeunes médecins", justifie la Cnam
"On a besoin d'adresser un signal d'attractivité" aux "jeunes médecins", a expliqué vendredi 9 février sur franceinfo Thomas Fatôme, directeur général de la Caisse nationale d'assurance maladie (Cnam), alors qu'un accord semble se dessiner avec les médecins généralistes sur le prix de la consultation après plusieurs mois de bras de fer. Aujourd'hui, la consultation est à 26,50 euros, demain, elle pourrait passer à 30 euros.
"Il y a de l'inflation dans notre pays. C'est normal que la valeur des consultations évolue aussi en lien avec cette inflation, sinon ces tarifs n'ont plus de valeur", a justifié Thomas Fatôme. Par ailleurs, cette mesure vise particulièrement les futurs médecins : "C'est important, en effet, qu'on puisse adresser ce signal d'attractivité. On a besoin dans la période actuelle que les jeunes médecins s'installent et assument les fonctions de médecin traitant", a-t-il expliqué.
"Trop d'antibiotiques prescrits et consommés"
Les discussions continuent entre la Cnam et les syndicats de médecins. Le calendrier n'est pas encore fixé : "Ça peut faire partie des éléments de discussion qu'on aura au mois de février. Je vais recevoir chaque syndicat individuellement. On va prendre le temps de regarder dans le détail ce calendrier de montée en charge vers le 30 euros, c'est un élément de discussion fort." Les médecins souhaitent aller "le plus rapidement possible", mais "c'est un investissement important", a-t-il précisé.
Thomas Fatôme assure que cette hausse de la consultation s'inscrit dans le cadre de négociations plus larges qui "doivent faire progresser le système de santé". Cette hausse du prix de la consultation ne se fera pas sans contreparties. La Cnam demande un effort des médecins sur les prescriptions d'antibiotiques par exemple : "Trop d'antibiotiques prescrits, trop d'antibiotiques consommés, ça crée ce qu'on appelle l'antibiorésistance", a-t-il expliqué. Mais surtout, cela ferait faire des économies à la Caisse nationale d'Assurance Maladie : "On a un déficit élevé de l'assurance maladie plus de 9 milliards d'euros dont il faut prendre en compte aussi cette donnée financière dans la discussion", a souligné Thomas Fatôme.
La Cnam demande également aux médecins de mettre un frein aux examens de vitamines D : "C'est utile pour une personne âgée pour vérifier des risques de chute. Il y a beaucoup d'examens de vitamine D qui sont prescrits pour des gens de 30 ou 40 ou 50 ans. Ça n'a pas de sens", a-t-il affirmé.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.