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Chantal Birman : "La qualité d'accompagnement pendant l'accouchement se perd"

Les sages-femmes sont en grève depuis deux mois. Chantal Birman, sage-femme libérale et en vacations à l'hôpital de Montreuil, est restée 40 ans à la maternité des Lilas. Elle nous parle des difficultés du métier de sage-femme.
Article rédigé par Fabienne Sintes
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 10 min
  (©)

Les sages-femmes réclament la reconnaissance de leur
profession.
"Si elle était un jour acquise, elle pourrait
permettre un travail sur la santé qui serait de l'ordre de la physiologie. Les
femmes accouchent à 80 % sans problème et aujourd'hui du fait des rythmes et du
nombre de naissances que chaque sage-femme fait par garde, forcément l'accouchement
est hyper médicalisé,
" explique Chantal Birman.

"Ce qui coûte cher à un hôpital c'est le salaire des
gens. Donc, on a multiplié les actes par personne et technicisé les salles de
naissance.
" L'accouchement hyper technique n'est pas plus facile pour les
femmes, mais plus pratique sur la gestion des flux. "Après ce type d'accouchement,
les femmes ont l'impression qu'on leur a volé quelque chose, parce que le
mouvement de passer derrière son bébé n'a pas pu se faire pendant l'accouchement.
"

La qualité d'accompagnement pendant l'accouchement se perd, estime
Chantal Birman. En France, le nombre de sage-femme par femme est le plus faible
d'Europe. "Nous avons de vraies responsabilités, nous ne sommes pas
reconnues mais attaquables, et nous sommes extrêmement mal payées, alors que
nous avons l'art de la physionomie qui n'est pas su par la médecine.
"

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