Areva/UraMin : une affaire "montée pour distribuer des sommes d’argent à des personnalités"
Pour écrire son roman Radiocatif , Vincent Crouzet s’est inspiré de faits et de personnages réels. Un exercice qui lui a valu d’être entendu pendant sept heures par la brigade financière de Paris, en qualité de témoin. Ce roman brode autour du rachat d’UraMin par Areva et intéresse beaucoup les enquêteurs.
"Les enquêteurs m’ont avoué que c’était la première fois qu’ils convoquaient un romancier pour être auditionné sur une affaire d’une telle ampleur ", explique Vincent Crouzet, romancier et consultant géopolitique. Ce sont les sources et les témoins qui intéressent particulièrement les enquêteurs.
En 2007, Areva rachète la compagnie UraMin qui détient de concessions d’uranium en Centrafrique, en Namibie et en Afrique du Sud. La somme de ce rachat est de 2,5 milliards de dollars. Selon la version officielle ces gisements n’ont rien rapporté parce que les cours se sont effondrés. Mais dans son roman, Vincent Crouzet a une thèse selon laquelle l’argent a servi à arroser en pots-de-vin de multiples rétrocessions.
"Dans la vérité et dans mon roman, la compagnie paie 75 fois la valeur initiale de ces trois mines. Donc, il faut savoir où est parti cet argent car je ne peux pas imaginer que des gestionnaires d’une grande société, comme Areva ou Murana dans mon roman, peuvent se permettre de payer 75 fois une compagnie. "
"J’ai la ferme conviction que cette affaire a été montée pour distribuer des sommes d’argent considérables à des hautes personnalités tant africaines que françaises. "
Dans Radioactif, on pourrait croire que peu de choses sont romancés. Pourtant, Vincent Crouzet assure qu’il a inventé, même si c’est un roman à clé assez facile. "J’ai fictionné parce que je n’ai que des éléments. C’est un vrai roman d’espionnage. Je me suis emparé des éléments qui étaient en ma connaissance pour en faire un vrai thriller et un roman d’espionnage. "
"Si j’avais eu des éléments et des preuves j’aurai bien évidemment écrit un document, mais j’avais tout ce qu’il fallait pour écrire un très beau roman. Je ne pensais pas que la justice me rattraperait. "
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