Transports : le Paris-Milan, première ligne de train à grande vitesse ouverte à la concurrence
La ligne de TGV Paris-Lyon-Milan était la première à ouvrir à la concurrence en France, lundi. C'est une petite révolution pour le secteur car, jusqu'à présent, seuls les TER étaient libéralisés.
Lundi 13 décembre, la ligne TGV Paris-Lyon-Milan a été la première à ouvrir à la concurrence en France. C'est un opérateur italien, Trenitalia, qui s'est lancé. Il propose à partir de samedi deux allers-retours par jour entre Paris et Milan, en passant par Lyon Part-Dieu, Chambéry, Modane, Turin...Si Trenitalia est le premier opérateur à franchir le cap et concrétiser la concurrence sur le réseau TGV en France, les lignes à grande vitesse sont en fait accessibles à d'autres compagnies que la SNCF depuis décembre 2020. Cette ouverture ne s’était pas encore matérialisée à cause de la crise sanitaire.
Dans ces trains, Trenitalia propose trois niveaux de confort : standard, business et - le plus élevé - executive confort. Les tarifs sont attractifs : par exemple, pour le niveau de confort le plus bas, qui correspond à une seconde classe, on pourra voyager entre Paris et Lyon à partir de 25 euros environ. La SNCF assure déjà qu’elle ripostera, avec des prix à partir de 16 euros. Ce n’est pas pour rien que Trenitalia arrive sur le Paris-Lyon car il s'agit de l'une des lignes les plus rentables de France. Elle représente un tiers du trafic national ferroviaire de la SNCF avec, en temps normal, 50 millions de voyageurs chaque année.
Bientôt d'autres compagnies
Cette arrivée de Trenitalia n'est qu'un début : il faut s’attendre à l’arrivée d’autres compagnies. Par exemple, le transporteur espagnol Renfe vise aussi l’axe Paris-Lyon mais pour le prolonger jusqu’à Marseille. Renfe veut aussi concurrencer Eurostar, détenue à 55% par la SNCF, sur les lignes Paris-Londres. Pour cet objectif, il n'y a pas encore de calendrier officiel.
Mais les entreprises étrangères ne sont pas les seules à vouloir concurrencer la SNCF. L’entreprise française Le Train envisage par exemple de se lancer sur la ligne TGV entre Arcachon-Bordeaux-Paris ou la ligne Intercités Nantes-Bordeaux. Ce serait plutôt pour le second semestre 2022.
Des remous en interne à la SNCF
Cette concurrence n'est pas sans avoir de conséquences pour la SNCF. Elle occasionne des remous en interne, à tel point qu'un préavis de grève reconductible sur l'ensemble de l'axe sud-est a été déposé lundi par les syndicats Sud, CGT et Unsa SNCF à partir du vendredi 17 et pour le week-end.
Les agents veulent marquer leur opposition à cette libéralisation mais ils demandent aussi, par ce débrayage, une augmentation des salaires et des primes, notamment une prime Covid-19 pour compenser les efforts réalisés pendant la pandémie.
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