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Royaume-Uni : derrière le couronnement, une économie en lambeaux

Le couronnement du roi Charles III a lieu samedi 6 mai.  Mais derrière le faste de la cérémonie, il y a une économie anglaise qui souffre. Elle ne cesse de se dégrader depuis le Brexit.

Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Le quartier de la City, quartier d'affaires à Londres (Grande-Bretagne). (ADRIAN DENNIS / AFP)

On ne parle plus de Brexit, fondé sur le mot "exit" qui veut dire "sortie" mais de "Breget", en référence au mot "regret". Les milieux économiques font grise mine. Ils n’étaient pas les plus favorables au retrait de l’Union européenne, depuis deux ans, que le Brexit est effectif, ils constatent que leur économie s’affaiblit.

Selon le FMI, le Royaume-Uni devrait être le seul pays du G7 à entrer en récession cette année. L’inflation dépasse les 10%, les grèves se multiplient. Les Anglais ont du mal à joindre les deux bouts et les investissements des entreprises ont baissé de 20% par rapport aux autres pays du G7. Les exportations des produits britanniques ont beaucoup ralenti. Le tableau est plutôt morose .   

La place financière londonienne perd du terrain

Plusieurs groupes, comme JPMorgan, ou Barclays, ont préféré miser, ces derniers mois, sur d’autres capitales européennes comme Luxembourg, Dublin ou Francfort, mais aussi Paris. Paris qui d’ailleurs en profite largement puisque la bourse tricolore, portée par la très bonne santé du CAC 40, a dépassé en novembre dernier la City, en termes de capitalisation.  De fait, de plus en plus d’entreprises anglaises se détournent de la place londonienne, qu’elles jugent moins dynamique. Au point de s’introduire en bourse dans d’autres pays. C’est ce qu'a annoncé en mars Arm holding, pépite stratégique de Cambridge, qui fabrique des puces électroniques. Elle préfère aller à New York pour sa cotation. Ça a été un choc terrible pour la City qui cherche à rebondir et prévoit des réformes d’ampleur comme l’assouplissement des règles de cotations en bourse ou une fiscalité plus attractive.

La City promet un véritable big bang pour rapatrier rapidement des capitaux et talents. Londres, du coup, a aussi renoncé à faire table rase des lois européennes. Initialement, les partisans du Brexit prévoyaient de démanteler l’ensemble des réglementations – commerciales, financières – héritées de l’Union et les lois européennes devaient s’éteindre d’ici la fin de l’année. Mais, sous la pression des milieux d’affaires, ce sera nettement moins : sur les 4 000 lois concernées, à peine 800 seront supprimées. Histoire de préserver une économie britannique déjà mal en point.  

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