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Réforme des retraites : mobilisation le 7 mars, et après ?

Les syndicats se réunissent ce mardi pour préparer la mobilisation du 7 mars et au-delà. Le décryptage de Fanny Guinochet.
Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Laurent Berger (CFDT) et Philippe Martinez lors la manifestation à Paris contre la réforme des retraites du 11 février 2023. (CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP)

Le mouvement contre la réforme des retraites se poursuit. Les syndicats se retrouvent mardi 21 février pour organiser la prochaine journée de mobilisation le mardi 7 mars… mais pas seulement. Il s’agit pour les centrales unies dans une intersyndicale, de bien se mettre d’accord sur la suite à donner au conflit. Certes, la date du mardi 7 mars est actée, avec ce mot d’ordre : "mettre la France à l’arrêt". Mais concrètement, ça veut dire quoi ? Des manifestations un peu partout, des débrayages dans les transports, des services publics fermés, comme des écoles, des raffineries stoppées, mais quid du mercredi 8 ? Faut-il appeler à la grève reconductible ? Jusqu’où chaque organisation est-elle prête à aller ? Laurent Berger de la CFDT n’a de cesse de dire qu’il faut aller un cran plus loin, mais en même temps, il ne souhaite pas le blocage du pays. Et avant d’entrer dans un mouvement reconductible, il faut tenir financièrement. Les caisses de grèves se remplissent.

CGT et CFDT attentives à leurs bases

Le 8 mars, c’est aussi la journée des droits des femmes. Les associations féministes vont se mobiliser. Les syndicats prévoient aussi de mettre un coup de projecteur sur les injustices de cette réforme vis à vis des femmes, mais va-t-il y avoir des actions communes ? Lesquelles ? Les syndicats réformistes, CFDT notamment, sont très vigilants. Pas question de s’embarquer aux côtés d’association féministes, trop politiques. D’ailleurs, ce dernier sujet du rapport au politique sera aussi à l’ordre du jour mardi avec ce mot d’ordre : se préserver de toutes les tentatives de récupération, notamment par la Nupes.

Et puis ça bouge en interne à la CGT et à la CFDT. Les organisations syndicales doivent aussi composer avec leurs troupes. Le congrès de la CGT est fin mars. Philippe Martinez veut passer la main à une femme, Marie Buisson, mais ça n’est pas gagné. Et ce passage de témoin compliqué risque aussi de peser sur la mobilisation. Les troupes les plus dures de la CGT – raffineries, dockers, SNCF – voudront être entendues, et montrer en interne qu’elles ont le pouvoir de s’opposer au chef. À la CFDT, le syndicat est plus homogène, mais c’est aussi le dernier mandat de Laurent Berger. On ne sait pas exactement quand il s'arrêtera, mais lui aussi, sans trop le dire, prépare sa succession et ça a aussi son importance. Certes, là, il a pris la tête de la contestation syndicale face au gouvernement, mais avant de passer le flambeau, il peut avoir envie d’assurer l’assise de la CFDT en faisant aussi un pas de côté vis à vis de la CGT.

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