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Offensive russe en Ukraine : quels risques pour l’économie ?

Alors que la Russie lance jeudi 24 octobre une offensive en Ukraine, on s’interroge  sur les conséquences économiques de ce conflit, à court et à plus long terme. Le baromètre le plus immédiat, c’est celui de la Bourse et du pétrole.

Article rédigé par franceinfo - Vincent Touraine
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Un soldat ukrainien sur son territoire prêt à riposter. (STR / ARMED FORCES OF UKRAINE via AFP)

Le pétrole flambe jeudi 24 février, le baril de Brent a passé le cap des 100 dollars, un plus haut en sept ans. Comme toujours en cas de conflit géopolitique majeur, on s’inquiète pour l’approvisionnement en or noir de l’économie mondiale, d’autant qu’avec la Russie on a affaire au deuxième producteur mondial de pétrole, après les États-Unis et devant l’Arabie saoudite. Le gaz devrait suivre le mouvement, et ce n’est pas une bonne nouvelle pour l’Union européenne, qui dépend à 40% du gaz russe.

Du côté des places boursières, on décroche. En Asie, Hong Kong perd plus de 3%, Tokyo plus de 2%, Paris devrait donc ouvrir dans le rouge tout à l’heure. Une réaction épidermique des investisseurs qui redoutent un ralentissement économique généralisé avec ce conflit. Ceci dit, les bourses mondiales ont déjà bien corrigé depuis le début des tensions en Ukraine : le CAC 40 perd plus de 5% depuis janvier, et il ne serait pas étonnant de les voir se reprendre rapidement, maintenant que les hostilités sont lancées et que les choses sont claires. Ce que les marchés détestent le plus, c’est l’incertitude.

Les conséquences de ce conflit en France

Les Français peuvent s’attendre concrètement à une essence plus chère. C'est clairement l’automobiliste qui va être le plus touché avec un litre de sans plomb plus très loin des deux euros le litre. Le gazole, lui, a déjà franchi le cap de 1,70 euro le litre, et ce n’est peut-être qu’un début. Les denrées alimentaires, dont les prix montent déjà beaucoup, pourraient aussi être concernées, la Russie étant un important producteur de blé. Toute hausse des cours du blé sur les marchés internationaux aura forcément un impact sur le prix du pain.

Dans ces conditions on peut s’attendre à une certaine frilosité de la part des ménages dans leurs réflexes de consommation. L’énergie est un poste de dépenses important, plus elle coûte cher, plus cela pèse sur le pouvoir d’achat, et on sait à quel point ce pouvoir d’achat est devenu une préoccupation majeure des Français avec une inflation proche de 3%.

Des risques sur la croissance en France

Dans le cas de la France, les effets devraient être assez limités. L'économie française bénéficie toujours de la dynamique du rebond post-Covid avec une croissance attendue à 4% cette année. Il est vrai que le consommation compte pour beaucoup dans la croissance mais le gouvernement se veut rassurant et parle de répercussions “contenues”. Hier encore le ministre de l'Économie Bruno Le Maire indiquait que l’économie française était peu exposée à la Russie : l’hexagone y exporte moins de sept milliards d’euros de biens par an, c’est à peine plus de 1% de nos exportations. Parallèlement, la Russie représente moins de 2% des importations françaises avec à peine 10 milliards par an.

Reste à savoir comment les entreprises françaises présentes en Russie peuvent encaisser le choc. Avec plus de de 500 filiales installés là-bas, les entreprises françaises sont le premier employeur étranger en Russie.

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