Nouvelle hausse des taux d’intérêt par la BCE, l’immobilier en danger ?
Pour les entreprises, le crédit, c’est l’investissement. Or, le nombre de crédits accordés, notamment aux PME, est à son plus bas niveau depuis 20 ans (2003). Pas parce que les banques refusent de prêter l’argent – même si elles sont de plus en plus prudentes – mais c’est la demande qui baisse. Avec des taux d’intérêt élevés, l’emprunt est cher et les chefs d’entreprise rechignent à prendre du crédit, ils attendent des jours meilleurs. Ce qui est un gros problème en ce moment, car les entreprises ont besoin d’investir pour moderniser leur outil de production et décarboner leur activité, elles prennent du retard.
L’impact de la hausse des taux concerne également les ménages
Pour les particuliers aussi, le tour de vis monétaire des derniers mois a entraîné une envolée des coûts d’emprunt. Impact direct : des crédits de plus en plus chers à rembourser et de plus en plus difficiles à obtenir. Beaucoup de ménages repoussent leurs projets d’investissement dans l’immobilier, ce qui engendre d’autres problèmes, liés notamment à la mobilité qui accompagne généralement les projets professionnels et familiaux.
Les professionnels du bâtiment alertent
La hausse des taux d’intérêt, c’est une plaie pour les constructeurs de logements. L’ensemble de la filière s’en ressent et les fédérations professionnelles alertent sur les effets dévastateurs de la crise qui est en train de monter. Pénurie de logements et destruction d’emplois. Le président de la Fédération des promoteurs immobiliers, Pascal Boulanger, estime que 300 000 emplois sont menacés d’ici à 2025 : 150 000 dans le bâtiment, auxquels il faut ajouter 150 000 dans tout ce qui gravite autour (promoteurs, bureaux d’études, etc.). La question est de savoir jusqu’où, et jusqu’à quand, la BCE va utiliser sa politique monétaire pour lutter contre l’inflation malgré les effets collatéraux déjà très lourds.
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