Les retraites complémentaires de l'Agirc-Arrco sont dans le vert
Pas de déficit, de trou à combler, ni de dette à rembourser. Tout au contraire, l’Agirc-Arrco affiche un surplus de près de 4,5 milliards d’euros l’an dernier. Le chiffre exact est 4,3 milliards. C'est la différence entre les recettes, essentiellement les cotisations prélevées sur les salaires, et les dépenses, qui correspondent au versement des pensions de retraite. Certes, à cause du ralentissement économique, ce surplus est légèrement en baisse par rapport à l’an dernier 2022 où on était à plus de 5,5 milliards d'euros, mais les comptes sont bel et bien dans le vert.
Signe que ces comptes sont bien tenus, répètent les partenaires sociaux, qui gèrent ces régimes. Pour les retraités et salariés du privé concernés, 27 millions de cotisants actifs et 14 millions de retraités, c’est plutôt rassurant car les retraites complémentaires viennent, comme leur nom l’indique, compléter les retraites de base. Et ce n’est pas négligeable car cela représente entre un tiers et deux tiers d’une pension globale.
Des comptes bien tenus et des réserves qui suscitent la convoitise du gouvernement
C’est bien, par exemple, parce qu’il y a de l’argent dans les caisses que les retraités de l’Agirc-Arrco bénéficient d’une revalorisation de 4,9% de leur pension pour faire face à l’inflation. L'indexation est toutefois un peu inférieure à celle du gouvernement sur les retraites de base, 5,2%, alors que le régime de base, lui, est loin d’être d’avoir ses comptes aussi bien remplis.
Et ces régimes complémentaires, en plus, ont des réserves, un véritable trésor de guerre même. À la clôture des comptes à la fin de l’année dernière, les réserves s’élevaient à près de 79 milliards d’euros. Un trésor sur lequel le gouvernement lorgne. Il a souvent pensé piocher dans cette caisse en ces temps de disette budgétaire, et c’est évidemment une crainte des partenaires sociaux.
Syndicats et patronat expliquent que cet argent est celui des retraités et salariés qui ont cotisé et qu’il serait donc malvenu de le ponctionner pour venir combler une mauvaise gestion des comptes publics. Ils insistent aussi sur le fait que ces près de 80 milliards d’euros sont finalement peu de chose face à ce qui les attend car ces réserves aujourd’hui représentent 2% des 3 200 milliards d’euros de droits futurs, c’est-à-dire des pensions que ces régimes devront verser dans les 40 prochaines années.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.