Les jeunes ont de l'avenir !
C’était d’abord une très bonne soirée : c’est suffisamment rare dans notre pays pour que ce soit dit et raconté : tout le monde était là hier pour s’écouter, dialoguer, proposer, de la gauche radicale jusqu’à la droite libérale, du collectif des "économistes atterrés" jusqu’à l’institut de l’entreprise, en passant par la Fondation Jean-Jaurès ou l’institut Montaigne. Réunis à l’initiative du Cercle des économistes de Jean-Hervé Lorenzi, il y avait hier soir nulle posture, ni théâtre habituel, mais une certaine gravitée sans doute en raison des événements, et surtout une volonté commune, de dire "ça suffit" : on ne peut pas continuer à laisser désespérer la jeunesse : on ne peut pas continuer à se résigner à un chômage des jeunes très élevé, plus élevé qu’ailleurs, à une mécanique d’exclusion qui laisse sur le carreau près de deux millions de jeunes sans emploi ni qualification. Une situation grave, ont dit tout ces économistes, et qui représente un péril majeur pour notre cohésion sociale.
Donc, accord sur le diagnostic, mais est-ce que ces économistes sont tombés d’accord sur des solutions ?
Pas toujours chacun gardant bien ses tropismes, mais la surprise, c’est que rien n’est apparu vraiment contradictoire. Surtout tous ont dit qu’il n’y avait aucune fatalité à cette situation calamiteuse, certains de nos voisins ont connu eux aussi des situations critiques et ils font mieux, voire beaucoup mieux que nous aujourd’hui. Bref, ça peut, ça doit changer. Notre génération, ont même dit deux économistes, sera jugée sur sa capacité à rompre avec la lâche accoutumance qui consiste à considérer comme normale une situation dans laquelle 20% des élèves prennent le chemin de l’échec, parfois dès leur plus jeune âge. Tout est pourtant sur la table, il y a désormais un devoir de résultats.
Concrètement, quelles sont les pistes ?
D’abord il n’y a pas une mesure magique, mais un plan de combat qui combine et met en œuvre tout ce qui marche ailleurs ou même chez nous mais en changeant d’échelle : le suivi personnalisé, les écosystèmes locaux, les pédagogies qui marche, les filières courtes avec des formations en alternance, un système d’apprentissage dix fois plus puissant, des simplifications administratives radicales notamment pour la création d’entreprise, des modes de financement plus accessibles, des formations plus proches des besoins des entreprises et des nouveaux métiers du numérique ou liés à la transition énergétique, vous le voyez les idées n’ont pas manqué et chacun doit être responsabilisé, les pouvoirs publics bien sûr, mais aussi tous les acteurs, locaux et nationaux, les entreprises, les banques, les associations, les syndicats, etc. La solution, a ajouté un jeune diplômé, est aussi culturelle : en dépit des grands discours, la sort de la jeunesse n’est pas toujours au cœur des grands arbitrages de notre société. Voilà une grande et belle cause nationale dont il faut espérer qu’elle soit enfin au centre des prochaines échéances électorales de notre pays.
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