Le décryptage éco. Un nouveau contrôle technique renforcé entre en vigueur ce 1er juillet
Aujourd’hui, le contrôle technique renforcé entre en vigueur. Il était prévu au départ pour janvier 2019, mais en pleine crise des "gilets jaunes", le gouvernement l’a repoussé de six mois. Le décryptage de Fanny Guinochet ("L'Opinion").
Le contrôle technique renforcé était prévu le 1er janvier. En pleine crise des "gilets jaunes", le gouvernement l'a repoussé de six mois. Est-ce que l’épisode caniculaire que l’on vit ces derniers jours va faire passer mieux la pilule auprès des automobilistes ?
L’objectif est de vérifier le filtre à particules des véhicules diesel. Il ne faut pas qu’il produise plus de fumée que lorsqu'il était neuf. Sinon, un décrassage ou une réparation est nécessaire. Tous les diesel ne sont pas concernés par cette nouvelle procédure, uniquement ceux immatriculés après 2005.
Et ce nouveau contrôle est un sujet sensible : en décembre dernier, le gouvernement l’avait repoussé de six mois parce qu’il craignait, entre autres, des coûts supplémentaires pour les Français. Il a d’ailleurs demandé aux professionnels du contrôle technique de ne pas augmenter leurs prix.
Le prix du contrôle devrait rester stable
A priori, pas de hausse des tarifs attendue. Ne serait-ce que parce qu’ils ont déjà beaucoup augmenté. En un an, les prix d’un contrôle ont pris plus de 12%, selon le site spécialisé Simplauto – qui a passé au peigne fin plus de 3 500 prestataires sur 6 300 que compte la France. Depuis mai 2018, le tarif moyen d’un contrôle technique est passé de 69 à plus de 77 euros. C’est une moyenne, avec de fortes disparités entre les régions
Cette augmentation était surtout liée à la réforme du contrôle technique de l’année dernière. Depuis mai 2018, comme le veut Bruxelles, le contrôle est maintenant obligatoire tous les deux ans pour les véhicules âgés de plus de quatre ans, et les contrôles sont devenus plus précis, plus sévères, avec 134 points à vérifier contre 120 auparavant.
Puisqu’il y a plus de points à vérifier, que ces contrôles techniques sont plus longs, réalisés avec des appareils nouveaux et du personnel mieux formé, il est normal qu’ils soient plus cher, disent les professionnels. Certains justifient aussi cette hausse des prix parce que les tarifs n’avaient pas beaucoup augmenté depuis 10 ans. En tout cas, avec cette nouvelle obligation, il y a eu un effet volume. Les concessionnaires ont contrôlé 25 millions de véhicules l’année dernière.
Les diesel en ligne de mire
En parallèle de ce nouveau contrôle technique, les diesel d’avant 2006 (Crit'Air 4) sont exclus de Paris à partir de lundi 1er juillet. Et la Métropole du Grand Paris a instauré une zone à faibles émissions (ZFE) dans les limites de l'A86, interdite aux véhicules Crit'Air 5 et au-delà.
Evidemment, toutes ces décisions ont des incidences sur la filière. Les ventes diesel ont beaucoup baissé depuis dix ans. Il y a trois ans, le diesel représentait 55% des immatriculations de voitures neuves. Aujourd'hui, c'est à peine un peu plus d'un tiers. En France, selon l'Observatoire de la métallurgie, jusqu’à 15 000 postes sont menacés à court terme, sur les 40 000 que compte au total le secteur. Certes, les ventes ont remonté très légèrement ces derniers mois, parce que les gens y reviennent, trouvant que l’essence coûte quand même beaucoup trop cher. Mais ca n’empêche : le secteur est en berne.
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