Le décryptage éco. SNCF : lors de sa rencontre avec les syndicats, Edouard Philippe avare de détails sur le sort de la dette
Édouard Philippe a reçu lundi à tour de rôle à Matignon les syndicats de la SNCF. Au cœur des discussions, le sort de la dette de l’entreprise, que le Premier ministre a évoquée, sans toutefois livrer beaucoup de détails sur les modalités de la reprise et surtout son montant.
ÉLe Premier ministre a redit lundi, alors qu’il recevait à Matignon à tour de rôle les syndicats de la SNCF, ce que l’on savait déjà : que l'État reprendrait la dette du groupe "progressivement à partir de 2020". Les syndicats attendaient pourtant qu’il dévoile les modalités de la reprise et surtout le montant : Édouard Philippe s’est contenté de dire que ce serait "substantiel" mais sans livrer davantage de précisions.
Édouard Philippe n’a pas vraiment le choix
Pourquoi est-il si flou ? Tout simplement parce qu’il peut difficilement faire autrement pour des questions de calendrier : la France doit normalement sortir de la procédure de déficit excessif le 23 mai prochain. C’est à cette date que la Commission européenne doit se prononcer, et la France attend une bonne nouvelle puisqu’elle a réussi deux années de suite à baisser son déficit en dessous des 3% du PIB, de sa richesse nationale. Elle devrait en sortir : cela faisait presque dix ans que nous étions dans ce dispositif. Dans ce contexte, si le gouvernement annonce dès aujourd’hui qu’il reprend la dette de la SNCF qui s’élève à presque 50 milliards d’euros, il prend le risque de mettre à mal cette sortie ! Édouard Philippe a d’ailleurs proposé aux syndicats de se revoir le 24 ou le 25 mai, juste après que la commission se soit prononcée.
Circonscrire la dette
Le Premier ministre a par ailleurs précisé que cette reprise serait "clairement identifiée dans les comptes publics" : l’idée est certes de reprendre une partie de la dette – sûrement au-delà de la moitié - mais aussi de la circonscrire, notamment pour faire en sorte qu’à la SNCF, à terme, il y ait un retour à l’équilibre financier. Pour le souligner, Édouard Philippe a d’ailleurs évoqué, lundi, l’idée d’instaurer "d’une règle d’or qui interdise un endettement excessif" à partir de 2022. C’est une procédure qui vise à mettre des garde-fous, un ensemble de conditions pour s’assurer du respect de l’équilibre du budget. C’est ce que devrait faire le Sénat qui examinera le projet de réforme le 29 mai prochain. douard Philippe l’a annoncé lundi : la reprise de la dette sera votée par le Parlement. En attendant, les syndicats sont restés sur leur faim : ils se retrouvent demain pour décider de la suite du mouvement.
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