Le décryptage éco. Quand les cryptomonnaies affolent la bourse
Introduction en bourse réussie à Wall Street pour Coinbase. cette plateforme sur laquelle s’achètent et se vendent des cryptomonnaies, des monnaies virtuelles, comme le bitcoin. Son succès est fulgurant. Le décryptage de Fanny Guinochet.
Créée il y a moins de 10 ans, cette start-up a fait une entrée en fanfare, mercredi 14 avril, à la bourse de New York. Dès le début des échanges, le titre a flambé, portant la valeur totale de Coinbase à plus de 100 milliards de dollars, soit plus de 83 milliards d’euros. C’est une des plus grosses introductions en bourse depuis Facebook, il y a dix ans. Et selon plusieurs analystes, la croissance de Coinbase est si rapide que le groupe pourrait vite devenir aussi puissant qu’un Gafa, c’est à dire un Google, Apple, Facebook, ou Amazon.
Pour la petite histoire, c’est un ingénieur de 38 ans, Brian Amstrong, ancien de chez Airbnb, qui a mis au point Coinbase. La plateforme numérique revendique déjà près de 60 millions d’utilisateurs dans le monde. Des particuliers mais aussi des institutionnels, toujours plus nombreux à se tourner vers ces monnaies sans support physique, pour acheter, vendre, épargner, mais aussi espérer gagner de l’argent rapidement. Il n’y a qu’à regarder l’envolée du bitcoin, il est à plus de 52 000 euros, contre 10 000 à l’automne dernier. Cet engouement profite à Coinbase, qui se rémunère en prenant une commission à chaque transaction.
Cette introduction en bourse est un symbole
Cette introduction est le signe d‘une rupture, d’une bascule d'un monde de la finance vers l’ère du virtuel. Un monde où les devises classiques comme le dollar et l’euro sont concurrencées, et perdent de leur influence. C’est par le biais de Coinbase par exemple qu’Elon Musk, le patron de Tesla a acheté il y a quelques semaines tous ses bitcoins. La plateforme est d’ailleurs souvent présentée comme "la banque des cryptomonnaies". Elle posséderait près de 200 milliards d’euros d’actifs.
Pas étonnant d’ailleurs que les établissements financiers classiques voient d’un très mauvais œil ce succès. Ces cryptomonnaies leur échappent, comme elles échappent aux États. Il n’y a pas de régulation, ce qui en fait, au passage, des actifs risqués et volatiles. En plus, Coinbase ne veut pas s’arrêter là : son ambition est de créer un vaste système financier mondial. En partenariat avec Visa, elle vient d’ailleurs de lancer sa propre carte de crédit.
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