Le décryptage éco. Pouvoir d’achat : du mieux pour les travailleurs modestes du privé, mais rien pour les fonctionnaires et les retraités
Les mesures censées privilégier le pouvoir d'achat d'une partie es actifs entrent en vigueur le 1er octobre. Le décryptage de Fanny Guinochet ("L'Opinion")
Dans le Journal du dimanche du 30 septembre, Emmanuel Macron a tenu ces propos : "Je suis sensible à la problématique du pouvoir d’achat mais je ne suis pas engagé là-dessus… Moi je me suis engagé sur le travail, sur le mérite !" L’amélioration du pouvoir d’achat, c’est uniquement pour ceux qui travaillent ? Le président insiste, comme il le faisait pendant la campagne : il privilégie les actifs. Tous les actifs, mais surtout les salariés du privé : les fonctionnaires ou encore les indépendants ne devraient pas voir leur pouvoir d’achat beaucoup progresser.
Des mesures qui s'appliquent au 1er octobre
En revanche, les 21 millions de salariés du privé vont avoir des euros en plus sur leurs fiches de paie. Car c’est ce mois-ci que la deuxième partie des cotisations sociales va être supprimée, la première partie avait déjà été enlevée en début d’année. Le smic va aussi être revalorisé en octobre, même si c’est une revalorisation automatique.
Emmanuel Macron fait la part belle aux salariés modestes. D’ailleurs il augmente la prime d’activité – ce complément de salaire qui est versé à ceux qui travaillent mais souvent à temps partiel ou bien dans des emplois peu rémunérés. Les 2,5 millions de foyers qui la touchent devraient gagner 20 euros de plus cette année et des augmentations sont aussi prévues pour les années prochaines, ils devraient toucher plus de 80 euros au total en 2021.
Pour les retraités, forcément, la suppression des cotisations salariales ne s’applique pas. Près de 60 % des retraités, soit près de 7,5 millions de personnes, prennent donc de plein fouet la hausse de la CSG, la cotisation sociale généralisée. Certes, une partie d’entre eux va avoir en ce mois d’octobre la taxe habitation supprimée, comme pour 80% des Français. Selon une étude de l’OFCE, l’Observatoire français des conjonctures économiques, si on intègre toutes mesures qui concernent les retraités, c’est à dire la bascule CSG-cotisations, mais aussi la revalorisation du minimum vieillesse, ou encore la désindexation des retraites sur l’inflation pendant deux ans, le résultat est sans appel : à l'horizon 2020, près de 80% des ménages comptant au moins un retraité verront leur pouvoir d’achat baisser.
Une série de hausses de tarifs en octobre
Lundi 1er octobre, les tarifs réglementés du gaz appliqués par Engie vont croître de 3,25%. Cela va affecter 4,5 millions de ménages. Le prix du gazole aussi n’arrête pas de progresser au point de bientôt rejoindre le niveau de l’essence. Le 22 octobre, ce sera au tour de certaines cigarettes de voir leur prix progresser. Autant de hausses qui s’appliquent à tous, que l’on travaille ou pas. Même si ces derniers jours, avec la présentation du budget, les ministres se sont évertués à nous expliquer qu’ils allaient rendre 6 milliards d’euros aux ménages. Le gouvernement n’en a pas fini avec la bataille du pouvoir d’achat.
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