Cet article date de plus de trois ans.

Le décryptage éco. Pourquoi Auchan quitte-t-il la Chine ?

Auchan a choisi de quitter la Chine. Le groupe cède sa filiale chinoise à Alibaba, le géant du e-commerce. Le décryptage de Fanny Guinochet.

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Un supermarché Auchan à Pekin (Chine). (WANG ZHAO / AFP)

Auchan se rend compte qu’il ne fait pas le poids face aux concurrents chinois, notamment les mastodontes de la vente en ligne, comme Alibaba, Tencent et JD.Com. Pourtant, Auchan était parmi les premiers distributeurs à être entrés en Chine, c’était même là-bas un des leaders de la distribution alimentaire mais avec l’essor du e-commerce, le groupe français s’est fait distancer.

Il y a trois ans, Auchan avait pourtant signé une alliance avec un partenaire chinois, SunArt. Il espérait mettre en place une complémentarité entre le commerce traditionnel dans les hypermarchés et la vente sur internet. Mais cela n’a pas suffi, et Auchan sait que l’écart va encore de se creuser, car la pandémie accélère encore les achats sur internet, y compris pour l’alimentaire. C’est pourquoi Auchan a accepté la proposition d’Alibaba. Le groupe français lui cède ses parts pour trois milliards d’euros et quitte la Chine.  

Auchan n’est pas la seule enseigne à partir

Carrefour avait aussi quitté la Chine il y a un an, l'Américain Tesco aussi  a jeté l'éponge. Pour tous ces distributeurs occidentaux, la ruée vers l'or que représentait la Chine est terminée. Le marché était intéressant pour eux tant qu'ils étaient les premiers, qu'ils apportaient une innovation. Ce n’est plus le cas, les géants du e-commerce arrivent à la fois à casser les prix et à mieux répondre aux nouveaux modes de consommation de la nouvelle classe moyenne chinoise.

Que va faire Auchan des trois milliards d’euros que lui rapporte cette transaction ?

D’abord se désendetter, explique le groupe dont la dette atteignait en janvier plus de 5 milliards d'euros. Auchan est en pleine restructuration. En septembre, il a annoncé la suppression de près de 1 500 postes en France. Le groupe cherche à retrouver du souffle pour rénover ses hypermarchés, moderniser des magasins, investir dans le digital, saisir de nouvelles opportunités.

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