Le brief éco. Jack Ma, emblématique patron d'Alibaba, prend sa retraite
À 55 ans, Jack Ma, patron du géant chinois du commerce sur internet Alibaba, se retire.
Ancien professeur d'anglais, sans le sou ou presque, Jack Ma est devenu l'entrepreneur chinois le plus emblématique du capitalisme moderne et ouvert au monde. Lui qui peinait à faire vivre sa famille au tout début, est devenu multimilliardaire en vingt ans. Alors qu'il vient d'annoncer qu'il prenait sa retraite à l'âge de 55 ans, sa fortune personnelle est aujourd'hui estimée à 37 milliards d'euros.
Il a fait de son groupe, Alibaba, un mastodonte du e-commerce, diversifié au fil des années dans le divertissement, le cinéma, le cloud (l'informatique dématérialisée), ou encore les services financiers comme le paiement mobile.
Un groupe qui pèse très lourd
Fondé en 1999 dans un appartement de Hangzou dans l'est de la Chine, le groupe Alibaba est aujourd'hui la plus grosse capitalisation boursière d'Asie avec ses 440 milliards d'euros à la bourse de New York. Bien que diversifié, il continue de tirer près de 90% de ses revenus de la vente en ligne. Une seule journée de soldes géants à l'occasion de la "journée des célibataires" célébrée le 11 novembre en Chine, peut rapporter plus de 25 milliards de dollars. Alibaba a tenté une percée aux États-Unis mais il a échoué. Créée en 2014, sa plateforme américaine a été revendue l'année suivante.
Le sujet de la succession de Jack Ma est une vraie question à l'heure où la Chine multiplie les offensives internationales pour s'imposer notamment en Europe et en Afrique. En réalité, les rênes opérationnelles du groupe sont déjà transmises depuis quelques années à une équipe de dirigeants internes. Dès 2013, Jack Ma a quitté la direction générale pour ne garder qu'une fonction de président en charge de la stratégie. Les vrais patrons sont désormais Daniel Zhang, ancien numéro deux, et Joseph Tsai, co-fondateur du groupe.
Le modèle emblématique d'Alibaba
Les États-Unis ont leur "GAFAM" (Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft), tandis que l'Asie a ses "BATX" (Baidu, Alibaba, Tencent, Xiaomi). L'industrie informatique mondiale se résume donc à cette équation "GAFAM" / "BATX". L'Europe n'a rien de tout cela, faute d'avoir su construire de tels empires industriels et de services. Et ce ne sont pas les projets de taxe GAFAM de Bruxelles qui risquent de couper l'élan et l'inventivité des successeurs de Jack Ma.
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