Le décryptage éco. Pour se relancer, Carrefour renoue avec le discount
En proie à des difficultés, Carrefour s'allie à l'enseigne discount Supéco. Deux magasins ont déjà ouvert. Le décryptage éco par Fanny Guinochet ("L'Opinion").
Un peu plus d'un an après s'être séparé de ses boutiques de la marque à bas coûts Dia, Carrefour se lance dans le discount en s'alliant à l'enseigne Supéco, peu connue en France, mais très présente en Espagne ou en Roumanie. Cette fois-ci, ce sera différent, promet le groupe qui parle de "soft discount", alors qu'avec Dia, c'était du "hard discount".
Cinq ouvertures de magasin d'ici la fin de l'année
L'idée est pourtant la même, il s'agit de séduire des clients très soucieux de leurs dépenses. En revanche, dans ces nouvelles boutiques discount, les surfaces de vente sont réduites, le consommateur ne souhaitant plus parcourir des kilomètres. Le cadre est plus contemporain et plus attractif, avec un vrai effort d'agencement qui met fin aux palettes en vrac. Il y a également moins de références, environ 2 000 en moyenne contre 10 000 dans un hypermarché classique. Une place plus importante est faite aux produits bio, à des tarifs abordables, promet Carrefour.
Un magasin vient d'ouvrir à Valenciennes (Nord), tandis qu'un autre ouvrira dans quelques jours à Onnaing (Nord). La marque prévoit d'en ouvrir cinq d’ici la fin de l’année, et pas seulement dans le nord de la France.
Des magasins plus petits et mieux agencés
Ces ouvertures s’inscrivent dans le plan de transformation lancé par Alexandre Bompard, le PDG de Carrefour. Il y a d’abord eu plus de 3 000 suppressions de postes dans l'hexagone. L'enseigne teste désormais plusieurs concepts pour tenter de mieux répondre aux attentes des consommateurs.
Outre le discount, Carrefour lance de nouveaux formats de boutiques comme à Dijon, où il vient d’inaugurer un nouveau type de magasin appelé Next. Il est moins grand, plus convivial, avec une place plus importante accordée au bio et aux produits régionaux. Les produits électroménagers et les vêtements ont quasiment tous disparu, partant du principe que les clients achètent sur internet. Dans tous ces nouveaux magasins Carrefour, ce sont surtout des caisses en libre-service qui ont été mises en place.
Cette nouvelle orientation doit permettre de redresser Carrefour qui est au pied du mur. Ses hypermarchés français comptent pour près de 25% de son chiffre d'affaires, leurs contre-performances plombent la rentabilité de l’enseigne. Carrefour fait donc comme les autres marques, à l'image de la SNCF ou d'Air France. Le groupe se met au low cost, qu'il soit hard ou soft.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.