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Le décryptage éco. Michelin va faire autre chose que des pneus

Le groupe Michelin présente jeudi son plan stratégique pour les 10 ans à venir. C'est une petite révolution qui se prépare. Le décryptage éco de Fanny Guinochet. 

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Dans l'usine Michelin de Cholet (Maine-et-Loire), en 2015. (FRÈDÈRIC GIROU / MAXPPP)

D’après nos informations, une petite révolution se prépare au sein du groupe Michelin, qui présente jeudi 8 avril son plan stratégique pour les dix ans à venir. Michelin, le roi du pneumatique depuis un siècle, va se tourner vers d’autres activités. D’ici dix ans, le leader du secteur, veut faire en sorte que les pneus ne représentent plus que 70% de son revenu, contre 95% aujourd’hui.

Des piles à hydrogène et des biomatériaux

Michelin compte consacrer 30% de son activité à des productions innovantes, comme par exemple la fabrication de piles à hydrogène, avec l’ouverture d’une usine dans la région lyonnaise en fin d’année. L'entreprise compte aussi développer des composites, des biomatériaux, des colles nouvelle génération ou encore des impressions 3D pour les pièces métalliques. 

Le pneu restera le coeur de métier de Michelin, tout en visant le plus haut de gamme, le pneumatique standard étant si lourdement concurrencé par des produits chinois qu’il n’arrive plus à rivaliser. C’est pourquoi, plus encore qu’aujourd’hui, Michelin va par exemple mettre l’accent sur des pneus nouvelle génération, comme les pneus connectés, remplis de technologie et de capteurs, qui permettent de mesurer l'usure, de réduire la consommation de carburant et d'améliorer la conduite.

La crise a été un accélérateur

Ces orientations étaient déjà dans les tuyaux avant la pandémie, mais la crise a clairement accéléré ce virage stratégique. L’an dernier, même si son résultat est resté positif, Michelin a vu ses ventes reculer de 15%. L’industriel a moins vendu de pneus pour les voitures ou les avions, mais a résisté grâce à l’activité agricole, qui a continué malgré les confinements.

Michelin a aussi limité la casse grâce à sa présence à l'étranger. Le groupe a des sites en Asie et aux États-Unis, où la reprise est déjà enclenchée. Malgré tout, il ne prévoit pas de retour à la normale avant le deuxième semestre 2022.  

De nouvelles suppressions de postes ? 

L’an dernier, l’entreprise a déjà fermé son site de La Roche-sur-Yon, en Vendée. Et en janvier, elle a annoncé un vaste plan de suppression d’emplois de 2 300 postes en France d’ici trois ans. Michelin va-t-il s’en tenir là ? Florent Menegaux, le président de Michelin, ne veut prendre aucun engagement. En attendant, dès cette année, Michelin va créer 200 postes pour ses nouvelles activités, mais pas assez pour compenser.         

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