Le décryptage éco. Les perdants et les gagnants de la prime exceptionnelle Macron
Les salariés de Disneyland Paris sont contents. Ils devraient recevoir une prime exceptionnelle de 500 euros net, mais ce n'est pas le cas de tout le monde. La mesure Macron fait aussi des déçus. Le décryptage de Fanny Guinochet ("L'Opinion").
Près des 14 000 salariés – sur les 16 000 – que compte Disneyland Paris devraient recevoir sur leur fiche de salaire de décembre, 500 euros de plus. Les syndicats se sont battus pour cette prime et bénéficier du dispositif qu’Emmanuel Macron a annoncé, suite aux mouvements des "gilets jaunes". Le président de la République encourage les employeurs à verser une prime nette d’impôts et sans cotisations sociales qui peut aller jusqu'à 1 000 euros. Les syndicats d’Eurodisney avaient demandé ce montant, ils n’ont finalement obtenu que la moitié, mais ils se félicitent que la nouvelle direction a consenti à faire ce geste. Les employés en CDI et même ceux en CDD – sous certaines conditions - en bénéficieront. Les 2 000 employés qui ne la toucheront pas sont les plus gros salaires, et ceux qui ont par ailleurs un bonus. Le gouvernement avait précisé que cette prime ne serait pas défiscalisées pour les travailleurs payés plus de 3 600 euros nets mensuels.
Pas de prime pour les salariés d'Apple
Les employés d’Apple France sont moins chanceux : ils se battent pour obtenir une prime. Dans plusieurs magasins Apple en France, ils ont organisé des débrayages lundi é' décembre, juste avant Noël, pour faire pression sur la direction et ils n’excluent pas de recommencer. Ils estiment que la marque pourrait booster leur pouvoir d’achat car Apple enregistre des profits records. Certes, l’action a beaucoup perdu de valeur ces dernières semaines, avec les remous de Wall Street. Mais en août dernier, Apple avait dépassé les 1 000 milliards de dollars de capitalisation boursière. Aujourd’hui, elle est plutôt autour de 700 milliards de dollars. Bref, ça ne va pas si mal pour la marque à la pomme !
Les salariés des TPE et les fonctionnaires perdants
Lorsqu' Emmanuel Macron a annoncé cette mesure, plusieurs grandes entreprises ont réagi, assez vite, pour dire qu’elles joueraient le jeu : Publicis, LVMH, Total, Orange, Michelin, Engie… En revanche, c’est plus compliqué, pour les TPE de suivre, elles n’ont souvent pas beaucoup de marges de manœuvres. Un salarié sur cinq travaille en France dans une petite structure. Et pour eux, le coup de pouce risque d’être limité voire inexistant.
Tous les syndicats de fonctionnaires demandent aussi au gouvernement de ne pas oublier les 5 millions d’agents publics . Mais, Olivier Dussopt, le ministre en charge de la fonction publique explique qu’il est difficile d’imposer aux collectivités locales, aux hôpitaux, aux administrations, le versement d’une prime. Le problème est évidemment budgétaire : cela représenterait une dépense de plus de 5 milliards d’euros. C’est un élément de tension alors que les négociations sont en cours avec les organisations syndicales…
Les employeurs qui veulent bénéficier de cette prime Macron et surtout en faire bénéficier leurs équipes ont jusqu’au 31 mars pour la verser !
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