Le décryptage éco. Les élus d'Occitanie veulent leur ligne TGV
Une mobilisation citoyenne à l'appel d'élus réclame des trains à grande vitesse Bordeaux-Toulouse et Montpellier-Perpignan. Le décryptage de Fanny Guinochet
Les élus se mobilisent en Occitanie pour avoir des liaisons de trains à grande vitesse entre Bordeaux et Toulouse mais aussi Montpellier-Perpignan. 43 élus de tous bords politiques organisent mercredi 29 octobre une mobilisation citoyenne à Perpignan. Ce n’est pas leur première action, ils enchainent les rassemblements et ils ont même écrit au Premier ministre.
Que veulent-ils ? Leurs lignes de TGV. Et ils ont des arguments. Ils font valoir que l’Occitanie Pyrénées-Méditerranée accueille plus de 50 000 habitants de plus chaque année. Et que ces nouvelles lignes grande vitesse sont indispensables au développement économique de la région.
Ils en appellent aussi à l’équité territoriale. Pourquoi les Occitans seraient les seuls à rester aussi loin de Paris ? Toulouse est une grande ville, et elle n’est pas reliée à la capitale contrairement à Marseille, ou encore Rennes qui vient d’avoir sa liaison TGV avec Paris.
Mais leur demande se heurte à une réalité économique. C’est l’éternel tiraillement entre le rêve des élus qui veulent tous avoir leur desserte TGV et la rationalité économique qui montre que les lignes grandes vitesse pour tous est un mythe coûteux. Selon la Cour des comptes, dans 40% des cas, on utilise des lignes TGV pour rouler à la vitesse d’un TER. Et le TGV, c'est 38% des dépenses d'investissements depuis 25 ans, pour à peine 2% des usagers. C’est ce que dit le rapport Duron réalisé en 2013 sur le sujet.
La tendance serait donc plutôt à la fermeture de lignes. Déjà, en 2013, Philippe Duron suggérait de reporter la construction de plusieurs lignes LGV après 2030. Il n’est pas le seul à penser que l’efficacité, c’est d’investir « dans les transports du quotidien », comme les TER, les trains Intercités, bien plus empruntées que les TGV. La plupart des experts disent qu’il faut mettre l’accent sur l’entretien et la maintenance des réseaux existants qui sont vieillissants.
Ce que va faire le gouvernement n’est pas très clair. En juillet, Emmanuel Macron s’était montré ferme. Il n'entendait pas "relancer de grands projets nouveaux". Il avait d’ailleurs a mis en stand by la plupart des projets en cours, comme la liaison Bordeaux-Toulouse ou encore le Lyon-Turin. Mais, lundi, Elisabeth Borne, la ministre des transports était en visite à Prades, dans les Pyrénées-Orientales, a assuré « qu’on avait fait une pause dans un premier temps mais que ces projets n’étaient pas remis en cause ». De quoi semer le doute.
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