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Le décryptage éco. Le mouvement social à la SNCF fait le bonheur des compagnies de covoiturage et des "bus Macron"

Le malheur des uns fait le bonheur des autres. Les perturbations à la SNCF profitent aux sociétés de bus et de covoiturages. Le décryptage de Fanny Guinochet, ("L'Opinion"). 

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3 min
Un car de "Blablabus" à Lyon (Rhône). (PHILIPPE DESMAZES / AFP)

Si vous n’avez pas pu prendre votre train à cause du mouvement social de la SNCF, peut être que vous aussi, vous vous êtes tournés vers BlaBlaCar, cette plateforme de covoiturage. Dès vendredi 18 octobre, BlaBlaCar enregistrait, selon ses dirigeants, deux fois plus de clients et quatre fois plus d’inscriptions que d’habitude. Sur les liaisons Paris-Lille, Paris-Lyon ou Paris-Grenoble, les taux d’occupations des voitures ont dépassé les 80%. Mais, cela n’a pas suffi pour répondre aux nombreuses demandes.

Le début du mouvement à la SNCF a coïncidé avec le début des vacances scolaires. Du coup, BlaBlaCar a lancé un appel à ses conducteurs pour qu’ils ne roulent pas seuls pendant les grèves. La plateforme estime avoir débloqué 400 000 places en plus. De quoi conforter encore sa place de leader sur le marché. La société créée il y a 13 ans par Frédéric Mazella, revendique aujourd’hui, plus de 16 millions de membres en France. Selon elle, la moitié des 18-25 ans ont recours à ses services.   

BlaBlaCar a racheté l’année dernière Ouibus, filiale de la SNCF. Des BlaBlaBus assurent désormais des liaisons entre les villes. Ce week-end, 90% de ses 250 BlaBlaBus étaient pleins en France. L’ironie de l’histoire, c’est qu’à l’occasion de la vente des Ouibus à BlaBlaCar, la SNCF a pris des parts dans le capital de l’entreprise. Ce week-end, elle n’a donc pas tout perdu : puisque la grève a profité à BlaBlaCar. C’est un petit lot de consolation, si on peut dire.  

Les concurrents de BlaBlaCar ont connu la même affluence 

Tous ceux qui offraient des solutions alternatives au train ont profité des perturbations à la SNCF. La société Flixbus, qui assure des liaisons régulières en autocar, a par exemple, constaté une hausse moyenne de 20 % de fréquentation sur l’ensemble de son réseau, avec des pointes jusqu’à 40 % de plus sur des axes comme Toulouse-Paris via Limoges et Orléans. Pareil pour le site de réservation en ligne Alliance autocar : 400 % de demandes de locations de car en plus par rapport à d’habitude. Et comme la pagaille à la SNCF ne semble pas totalement terminée, tous ces opérateurs anticipent encore d’excellents taux de réservation ces jours prochains. Seul inconvénient et non des moindres : ces solutions sont nettement moins écologiques que le train.

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