Cet article date de plus de quatre ans.

Le décryptage éco. Le Covid-19 plombe les comptes de l'assurance chômage

L’Unédic, le régime de l’assurance chômage, a publié ses dernières prévisions : le déficit va exploser cette année. Le décryptage  de Fanny Guinochet. 

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Une plaque Unédic à l'entrrée de ses bureaux parisiens. Photo d'illustration. (VINCENT ISORE / MAXPPP)

Le déficit de l'assurance chômage va avoisiner les 19 milliards d’euros en fin d’année. C’est du jamais vu et le calcul est simple : avec la crise, le chômage partiel a été massivement déployé – pendant le confinement, près d’un salarié du privé sur deux en a bénéficié –  .

L'Unédic anticipe une explosion du nombre d’inscrits à Pôle emploi des fins de CDD, des intérimaires sans mission, des salariés qui perdent leur emploi après un plan social.

Concrètement, ce sont de plus d’indemnisations chômage à verser, pour ceux qui peuvent en bénéficier. L’Unédic table sur 420 000 chômeurs indemnisés de plus cette année par rapport à 2019. 

Ça fait plus de dépenses quand de l’autre côté, il y a moins de cotisants, donc moins de recettes qui entrent dans les caisses. Résultat : le déficit se creuse, alors qu’avant la pandémie, les économistes tablaient sur un retour à l’équilibre. Avec un trou de 19 milliards d’euros rien que pour 2020, on en est loin !

L’Unédic donne aussi des estimations sur le nombre de chômeurs et là aussi, les prévisions sont sombres puisque l’organisme prévoit la destruction de 670 000 emplois salariés d’ici la fin de 2020. C’est toutefois un peu mieux que les 900 000 estimés au mois de juin. Cette amélioration s’explique surtout par la reprise de l’activité cet été : le 3e trimestre a été un peu plus favorable qu’attendu. Avec plus de CDD que prévus et surtout moins de chômage partiel.  

En 2021, le déficit devrait atteindre près de 10 milliards d'euros

C’est mieux que 2020 mais tout dépendra du contexte sanitaire. Un autre paramètre entre aussi en jeu : la réforme de l’assurance chômage. Pour l’instant, une partie de cette réforme est gelée, mais elle doit normalement entrer en vigueur le 1er janvier prochain. Et elle doit durcir les règles des chômeurs, donc améliorer les comptes. Avec la crise qui continue, le gouvernement va-t-il l’activer au 1er janvier comme prévu ? l’amender ? La repousser ? Des discussions avec le patronat et les syndicats sont en cours.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.