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Le décryptage éco. La pire récession économique depuis 1945

Le Premier ministre a brossé  dimanche lors de sa conférence de presse un tableau particulièrement noir de l’économie française. Le décryptage de Fanny Guinochet ("L'Express").

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le Premier ministre Edouard Philippe lors de sa conference de presse, dimanche 19 avril 2020. (THIBAULT CAMUS / POOL)

"La pire récession économique depuis 1945", ce sont les mots d’Edouard Philippe dimanche 19 avril pour évoquer l’impact de l’épidémie sur l’activité française. Ça veut dire quoi ? Tous les indicateurs sont dans le rouge et notamment ce chiffre terrible qu’a repeté hier Edouard Philippe et qui illustre bien la violence du choc, le tsunami économique, -8% de croissance cette année. "Quelque chose de jamais vu", a précisé le Premier ministre.

Et ce n’est pas étonnant, avec le confinement, l’économie tourne au ralenti .Des secteurs sont quasi à l’arrêt : 88% en moins dans la construction, 90% d’activité en moins dans l’hébergement et la restauration. Et même, arrêt total du tourisme. La consommation est aussi en chute libre.

L'Etat dans  un rôle d'amortisseur

Dans ce contexte, Edouard Philippe a réaffirmé la volonté du gouvernement d’aider les entreprises, de limiter les faillites, de tout faire pour préserver notre tissu productif. Comment ? En jouant un rôle d’amortisseur. Et le meilleur exemple est sans doute le chômage partiel, Aujourd’hui, l’État prend en charge au moins 84% du salaire net de plus de neuf millions de salariés. Ça représente presque un salarié du privé sur deux. Là aussi, c’est du jamais vu.  

Le gouvernement prévoit un budget exceptionnel. Un plan de sauvetage historique : il s’agit de plus de 110 milliards d’euros injectés dans notre économie pour financer les aides pour les commerçants et les petits entrepreneurs dont le chiffre d’affaires fond comme neige au soleil. Ce plan doit permettre aussi aux entreprises d’avoir de la trésorerie, pour passer la crise, via notamment des prêts garantis par l’État. Fnac-Darty, par exemple, est le premier grand groupe français à bénéficier de ce système. L’enseigne vient d’obtenir 500 millions d'euros de prêts, de la part de plusieurs banques, garantis à 70% par l’État. Air France ou le constructeur automobile Renault devraient suivre. On parle aussi de nationalisations : le gouvernement sort l’artillerie lourde pour sauver l’économie.   

Le retour à la normale ne va pas se faire tout de suite. Même s’il y a des demandes de la part du patronat, pour que l’économie reparte au plus vite, Edouard Philippe a bien expliqué dimanche que la fin du confinement se ferait de façon progressive. Et il a appelé à la poursuite du télétravail après le 11 mai. Dans la mesure du possible, pour ceux qui le peuvent, il faudra continuer à travailler de chez soi et pour ceux pour qui ne le peuvent pas, il faudra dans les entreprises appliquer les gestes barrières et de distanciation sociale.

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