Le décryptage éco. Face à l'ampleur de la crise, faut-il étendre le RSA ?
La crise sanitaire a déjà fait basculer un million de Français de plus dans la pauvreté. Que peut faire le gouvernement ? Le décryptage éco de Fanny Guinochet.
Avec la crise du Covid-19, le nombre de personnes pauvres en France, qui vivent avec moins de 1 063 euros par mois, augmente très vite. Il est passé de 9 à 10 millions en seulement quelques mois. Et depuis cet été, les distributions des banques alimentaires ont augmenté de 25%.
En temps normal, les marges de manœuvre du gouvernement pour faire face ne sont pas importantes. Mais la situation n'est pas habituelle. Avec la crise, il dépense des centaines de milliards d'euros pour soutenir l'économie, et il ne faut pas oublier les plus fragiles. C’est ce que font valoir les associations caritatives, mais aussi des syndicalistes et des élus. Pour répondre à l’urgence sociale, la demande la plus fréquente, c’est une hausse des minimas sociaux, et notamment du RSA, le Revenu de solidarité active. Aujourd'hui, une personne seule au RSA touche 564 euros par mois. Le secrétaire général de la CFDT milite, par exemple, pour une augmentation de 100 euros.
Claude Baland, Président des Banques Alimentaires, rencontrait aujourd'hui @JeanCASTEX aux côtés des acteurs associatifs de la lutte contre la pauvreté et l'exclusion. L'occasion de rappeler la place essentielle de l'aide alimentaire dans la crise sociale qui frappe notre pays. https://t.co/cu5j9Z3tKN
— Banques Alimentaires (@BanquesAlim) October 2, 2020
Pour le moment, le gouvernement n'a pas répondu à ces demandes, il n'a rien dit. En France il y a presque deux millions de bénéficiaires du RSA. Question : si on l'augmente, qui va payer le surplus ? Surtout que, déjà, les Conseils départementaux qui versent cette prestation ont du mal à boucler les budgets. Avec l'explosion des demandes (plus de 10% entre août 2019 et 2020), ils doivent trouver des millions d'euros supplémentaires et se tournent déjà vers l'État.
Les associations militent aussi pour un RSA pour les jeunes. Aujourd'hui, on ne peut en effet pas toucher le Revenu de solidarité active si on a moins de 25 ans, sauf conditions particulières. Mais beaucoup de jeunes ont du mal à trouver du travail. Ils n’ont pas d’expérience, pas de réseau et comme ils n’ont pas accès au marché de l’emploi, ils ne peuvent pas toucher des allocations chômage. En France, un jeune sur 5 est en situation de grande précarité, d'où cette demande qui revient en force pour que le RSA soit accessible dès 18 ans. Là encore, le gouvernement n’a pas pris position. Il a en revanche promis un acte 2 du plan pauvreté qu'il devrait le présenter cette fin de semaine.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.