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Le décryptage éco. Comment l'enseigne C&A se restructure et essaie de retrouver du souffle

La chaine de prêt-à-porter C&A va procéder à une "adaptation" de son réseau de 150 magasins en France. Le risque de fermetures de boutiques est réel. Le décryptage de Fanny Guinochet ("L'Opinion").

Article rédigé par franceinfo - fanny Guinochet
Radio France
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Temps de lecture : 3min
Une quinzaine de boutiques de vétements C&A pourraient prochainement disparaître en France. (FRISO GENTSCH / DPA)

Le risque de fermetures de boutiques C&A est bien réel. La marque de vétements doit procéder à une "adaptation" de son réseau fort de 150 magasins en France. Le syndicat Force ouvrière craint des fermetures de boutiques C&A. La centrale évoque 14 fermetures de boutiques et plus d’une centaine de postes sur la sellette sur les 2 800 que compte la marque allemande en France. Selon le syndicat, les magasins de Caen, Clermont-Ferrand ou encore de Saint-Étienne feraient partie des succursales qui pourraient disparaître mais la direction de C&A ne confirme pas ces fermetures. On comprend bien l’inquiétude de FO car C&A a indiqué lundi 22 avril avoir engagé une "information-consultation" avec les représentants du personnel, ce qui souvent préfigure des restructurations surtout que la chaine invoque un "contexte de marché exigeant" et la volonté de "sauvegarder sa compétitivité".  

Plusieurs magasins déjà fermés ces dernières années

En 2017, elle s’était déjà séparée de 13 boutiques en France et l ‘année dernière, elle avait aussi cédé une dizaine de magasins. Aujourd’hui, C&A en a encore 150, un peu partout dans l’hexagone, dont beaucoup sont dans les centres-villes. Mais C&A prend de plein fouet la crise qui touche tout l’habillement. En 10 ans, ce marché a diminué en valeur de 17 % en France et selon la fédération Procos, le chiffre d'affaires des commerces de centre-ville a baissé de 4,5 % depuis le mouvement des "gilets jaunes".  

La concurrence d'internet

Aujourd’hui, l'e-commerce c’est 12 à 16 % du chiffre d'affaires du secteur et C&A , marque allemande créée en 1841, a pris du retard en la matière. Mais elle est loin d’être la seule. Dans l’habillement, toutes les marques perdent des parts de marché à cause de la vente en ligne. Les plans sociaux s’enchainent, Pimkie, Vivarte (La Halle, Naf-Naf), Happychic... Toutes ces enseignes ont diminué leurs effectifs.

Dans ce contexte, C&A veut évidemment mettre l’accent sur les ventes numériques mais aussi repenser son modèle, pour cela, elle a recruté il y a quelques semaines, Damien Defforey, un ancien de Carrefour.

Repenser son modèle

Ce spécialiste du "retail", du commerce, a plein d’idées pour relancer la marque, comme accélérer la rotation des collections, et diminuer le nombre de références de 10 %. Il veut aussi développer le coton bio, segment sur lequel C&A est déjà très bien placée. Il entend aussi changer les formats des magasins, rajeunir la déco, installer le wi-fi partout, créer des espaces de détente. Remettre aussi l’accent sur les articles pour enfants, en se positionnant sur des premiers prix et le milieu de gamme. L’enseigne cherche enfin des relais de croissance via des créneaux comme le marché du mariage.  

Se développer à l'international figure aussi dans le plan de développement : C&A veut accélérer sa présence dans les des zones de forte croissance comme la Chine et les marchés émergents le Brésil, le Mexique. Ça va bien plus loin que juste ouvrir des boutiques, la marque cherche des investisseurs dans ces zones, et notamment en Chine. Histoire de s’assurer un avenir.

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