La France prévoit un déficit public au-dessus de 5% du PIB en 2024 également

Le gouvernement dévoile mercredi une nouvelle trajectoire financière. Elle sera, selon les informations de franceinfo, bien moins bonne que prévue, puisque cette année, le déficit restera, comme en 2023, au-dessus des 5 % du PIB.
Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Le minsitère de l'Economie et des Finances, à Paris, le 13 novembre 2022. (MAEVA DESTOMBES / HANS LUCAS)

La France prévoit un déficit public au-dessus de 5% du PIB en 2024, a appris franceinfo mardi 10 avril, de sources ministérielles, confirmant une information des Échos, alors que le ministère de l'Économie doit présenter dans la journée les nouveaux objectifs budgétaires d'ici à la fin du quinquennat. Le gouvernement prévoyait à l'origine un déficit de 4,4%. 


Dans le nouveau programme de stabilité annuel, document que le gouvernement va envoyer à Bruxelles et qu’il va présenter en Conseil des ministres mercredi matin, il sera inscrit, selon les informations de franceinfo, 5,1 ou 5,2%.

Cette révision budgétaire intervient alors qu’il y a quelques semaines à peine, l’exécutif avait déjà revu sa copie pour le déficit 2023. Prévu à 4,9%, il a finalement atteint 5,5%, soit 15,8 milliards d'euros de plus. Ce dérapage budgétaire est notamment dû à la baisse des recettes fiscales engrangées l’an dernier. Cette nouvelle dégradation budgétaire fragilise donc la majorité présidentielle à quelques semaines des élections européennes

Où trouver de l'argent ?

Face à ce déficit plus élevé que prévu, le gouvernement doit trouver davantage d'argent. Côté recettes, il parie donc sur la croissance et mise sur le travail et un taux de chômage contenu. Côté dépenses, l'exécutif a déjà commencé à couper dans les budgets, mais promet de serrer encore plus la vis. Alors que les syndicats ont dressé dans la nuit un constat d'échec des négociations sur l'emploi des seniors, le gouvernement a d'autant plus les coudées franches pour sa réforme. Il vise donc des économies sur les collectivités et les dépenses sociales. Il faut s’attendre, par exemple, à des soins de santé moins bien remboursés ou à la mise en place de jours de carence.

La semaine dernière, sur LCP, le rapporteur général du budget à l'Assemblée nationale Jean-René Cazeneuve avait jugé "très probable que l'objectif de 4,4% en 2024 ne soit plus du tout l'objectif prévu" dans le nouveau programme de stabilité.

Pour rétablir d'urgence la situation, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire avait déjà annoncé en février dix milliards d'euros d'économies sur le budget de l'État cette année. Il s'agit du montant maximum qui peut être taillé par décret, sans avoir à passer par une loi de finances rectificative au Parlement.

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