La filière hippique française fait sa révolution
Besoin de redonner du tonus au pari hippique et de rajeunir la clientèle, nécessité de lutter contre la concurrence grandissante des divers jeux de paris sportifs sur internet, des jeux de casinos libéralisés il y a six ans.
L'impact est indéniable. Sur la seule année 2015, le manque à gagner a approché le milliard d’euros. 900 millions d’euros d’enjeux sont partis vers d’autres mises. Sur neuf milliards d’euros joués chaque année par les Français, cela fait environ 10% de revenus en moins.
Comment redonner plus de visibilité à la filière hippique
L’organisation est aujourd’hui très éclatée. Le PMU organise et commercialise les paris hippiques, la Fédération Nationale des Courses gère et collecte les fonds, France Galop et Le Trot contrôlent et régulent, la chaîne Equidia retransmet les courses, sans parler de l'Etat qui ramasse les subsides au passage. L'objectif est de regrouper tout ce petit monde : l’organisation et la régulation des paris, la gestion des hippodromes, des courses, des médias et du numérique sous une seule marque : "Epique". Cette marque qui sera déclinée à travers une série d’événements dont quatorze des courses les plus prestigieuses de galop et de trot pour créer, en quelque sorte, une compétition à l’instar de la Ligue des Champions de football
Nouvelle compétition et recherche de compétitivité
La filière hippique est un secteur économique à part entière avec ses 180.000 emplois dont 70.000 salariés directs, 236 hippodromes (sur 500 en Europe), 18.000 courses chaque année et, je le disais, neuf milliards d'euros misés par les français tous les ans dont sept milliards sont reversés directement aux parieurs. Le président de la Fédération Nationale des Courses Hippiques, Dominique de Bellaigue, entend lutter contre ce qu’il appelle la "fausse" concurrence des opérateurs sur le web. Ces opérateurs qui cherchent uniquement les profits sans participer à l’entretien du patrimoine et l'élevage comme le fait le PMU en redistribuant ses bénéfices à l'ensemble de la filière équine – un million de chevaux dont 20% dédiés à la course.
Vaste offensive, donc. Il s'agit aussi d'anticiper l’ubérisation. Comme d’autres professions, celle des courses hippiques craint la contagion et fait tout pour s’en protéger.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.