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La bourse d’Athènes ouvre lundi, pourtant pas de retour à la normale

Elle était fermée depuis cinq semaines. La bourse d’Athènes va finalement rouvrir aujourd'hui, reouverture après celle des banques fermées elles aussi fin juin après l' annonce d'un referendum par le Premier ministre Alexis Tsipras. Isabelle, certes, les cotations vont reprendre tout à l' heure à Athènes et pourtant on ne peut pas vraiment parler de retour à la normale.
Article rédigé par Lise Jolly
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Bourse d'Athènes - photo d'archives © Sipa Press)

Non il n' y a plus rien de normal dans le système financier grec. La bourse rouvre ce matin mais  toujours sur fond de contrôle des capitaux. Problématique tout de même de faire des opérations boursières quand les virements bancaires sont limités.

Donc ce matin à la bourse d'Athènes, il y aura deux catégories d'investisseurs: les étrangers qui pourront acheter et vendre des actions normalement et puis les traders grec qui en raison de ce contrôle des capitaux  ne pourront pas  faire de transactions via des comptes bancaires grecs. Ils devront passer par des comptes basés à l'étranger.

Et la journée s'annonce franchement mouvementée. Il faut s'attendre à une dégringolade de l'indice de la bourse d'Athènes jusqu’à moins 20%, prédisent certains analystes. De toute façon, au-delà, les cotations seront suspendues automatiquement.

Les titres qui risquent de plonger le plus aujourd'hui, ce sont ceux des banques. Des banques qui pèsent lourd à la Bourse d'Athènes, prés de 20 % des valeurs cotés, mais qui  sont au bord de la faillite,maintenu à flot seulement par les prets d'urgence de la BCE.

Mais ça ne suffit pas, les banques grecques ont besoin d'être recapitalisées. Il faut réinjecter de l'argent, beaucoup d'argent même.

D'après la presse grecque, le gouvernement Tsipras aurait besoin ce mois ci de 10 milliards pour cette recapitalisation.

Dix milliards que le gouvernement grec n'a pas car même si une sortie de la zone euro a été evitée, même  si un accord a finalement été trouvé entre le pays et ses créanciers sur un  nouveau plan d'aide téchniquement rien n' est encore fait ?

Athènes est encore loin d'avoir reçu les plus de 80 milliards de ce plan d'aide, car les discussions techniques sur la mise en œuvre de ce plan viennent tout juste de commencer avec en toile de fond, une grande instabilité politique. 

La mise en œuvre des réformes drastiques exigées par les créanciers fait tanguer la majorité d'Alexis Tspiras, considéré comme un traitre par son aile gauche pour avoir accepté de nouvelles mesures d'austérité. 

Incertitude politique, incertitude aussi sur le role du FMI. Le Fonds Monétaire International a fait savoir officiellement la semaine dernière qu'il ne participerait pas concrètement à ce nouveau plan d'aide sans allègement massif de la dette grecque. Sauf que  l' Allemagne rejette fermement, l'idée d'un effacement (même partiel) de l'ardoise grecque. Rien n'est donc réglé pour l' instant.

Or le temps presse, il faut que le plan d'aide soit sur les rails d'ici le 20 août,date d'une nouvelle écheance pour la Grèce. le pays devra alors rembourser 3 ,2 milliards à la banque centrale européenne mais sans argent frais dans les caisses. Ce sera à nouveau le spectre du défaut de paiement. Le feuilleton grec est loin d'être fini.

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