Guerre en Ukraine : face à l'envolée des prix du gaz, les particuliers s'en tirent mieux que les entreprises françaises
Avec la guerre en Ukraine, les prix du gaz s’envolent, mais les Français ne verront pas leur facture augmenter. Le décryptage éco de Fanny Guinochet
Il n’y aura pas d’incidence sur la facture des Français alors que les tarifs du gaz sur les cours mondiaux ont progressé de 50% en quelques jours – ce qui tient entre autres à la grande dépendance de l’Europe face au gaz russe. Il n’y aura pas de changement parce que le gouvernement en France s’est engagé à bloquer les tarifs. Bruno Le Maire, le ministre de l’Economie, le répète : le gouvernement a promis de compenser la hausse, aussi importante soit-elle.
Mais ce bouclier tarifaire fonctionne seulement jusqu’en juin. Iinitialement, le gouvernement pensait que les prix baisseraient au printemps avec l’arrivée des beaux jours, quand la reprise mondiale se tasserait. Il n’avait pas prévu la guerre en Ukraine, qui fait flamber les cours. C’est pourquoi, il envisage de prolonger le blocage des prix de six mois, jusqu’à la fin de l’année. Il peut le faire facilement, il suffit d’un décret, sachant que cette solution a toutefois un coût pour les finances publiques : plus d’un milliard d’euros ont été budgétés jusqu’en juin prochain.
Si le gouvernement prolonge la mesure jusqu’à fin 2022, il faudrait donc au minimum doubler la mise. L'exécutif poursuivra le quoi qu’il en coûte. Et à un moment, il faudra bien rembourser, et ce sera le contribuable qui le fera. Mais ça, ce sera pour plus tard.
Les entreprises en première ligne
Ce bouclier tarifaire concerne les particuliers mais pas les entreprises. Les sociétés, elles, se prennent la hausse de plein fouet. Et dans l’industrie, et la chimie notamment, cela peut avoir des conséquences importantes. On pense à Rhodia, premier consommateur de gaz en France, à Air Liquide aussi. Ces grands groupes peuvent absorber ces augmentations, mais de nombreuses PME risquent de se retrouver étranglées. Elles demandent d’ores et déjà de l’aide au gouvernement, surtout que pour l’électricité, il a fait un geste pour les entreprises, en baissant les taxes. Mais il ne veut pas le faire pour le gaz. ce serait envoyer un signal négatif vis à vis de l’écologie.
Même chose pour les carburants. Là aussi, avec la guerre en Ukraine, les prix battent de nouveaux records : en une semaine, le gazole a pris plus de 3 centimes par litre. Il avoisine les 1,80 euro. Certes, le gouvernement a mis en place une prime inflation de 100 euros pour 38 millions de Français, mais il ne veut pas baisser les taxes sur l’essence, car ce serait, là aussi, un mauvais signal pour l’écologie, dit-il. Résultat : avec un baril de pétrole qui avoisine les 100 dollars, les Français risquent de payer encore cher leur carburant.
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