Cet article date de plus de huit ans.

French Tech : vrai booster ou poudre aux yeux ?

21 nouveaux territoires français vont bénéficier du label French Tech. Treize métropoles profitent déjà de ce dispositif de soutien aux jeunes entreprises numériques. Le coup d’accélérateur a été annoncé lundi 25 juillet par le ministre de l’Economie, Emmanuel Macron, et la secrétaire d’Etat au Numérique, Axelle Lemaire.
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Franceinfo (Franceinfo)

Le principe de la French Tech a été lancé en 2013. C'est un label censé accompagner et développer les start-up, les jeunes pousses, et leur permettre de gagner en visibilité à l’international.

Ce label permet de développer des réseaux thématiques en fonction des bassins d’activité : l'e-santé, l’e-éducation, les objets connectés, le sport, l’alimentation. L'objectif est de développer des écosystèmes de territoires émergents. Par exemple, la thématique sport regroupe déjà au sein d’un même réseau la Normandie, Grenoble, Aix-Marseille, Montpellier, et Hossegor/St Jean-de-Luz.

Terrain et terreau favorable, mais…

Tous les entrepreneurs le disent : avoir un terrain favorable pour développer son activité, c'est bien. Mais disposer des moyens financiers pour grandir, c'est mieux.

Le vrai problème aujourd'hui en France est celui du financement. La France regorge de jeunes, et moins jeunes, bourrés d’idées, avec la fibre entrepreneuriale.

Mais quand il s’agit de trouver l’argent nécessaire au développement de leurs structures, c’est une autre histoire. Trop compliqué. Du coup, ils vont chercher des financeurs où ils se trouvent, notamment aux Etats-Unis, dans la Silicon Valley.

Les solutions existent mais ne sont pas assez mises en valeur

Il existe des produits d'épargne spécifiques. Bpifrance (ex-banque publique d’investissement) accompagne les porteurs de projets. Sept milliards d’euros sont aujourd’hui immédiatement mobilisables en France dans la tech (internet, le digital, la biotech et la transition énergétique), mais il en faudrait encore plus et dans plein d'autres  secteurs.

Un rapport publié il y a quelques semaines, rédigé entre autres par le Prix Nobel d'Economie, Jean Tirole, pointe du doigt les dysfonctionnements. Parmi eux : la fiscalité française qui rebute les potentiels investisseurs étrangers.

Les exemples sont nombreux, pas uniquement dans l'univers des jeunes pousses. Il y a quelques mois, STMicroelectronics prenait la poudre d'escampette ; Intel va fermer d'ici 2018 tous ses sites de Recherche et développement en France notamment à Toulouse, Aix-en-Provence et Sophia-Antipolis dans les Alpes-Maritimes (les salariés furieux interpellent les pouvoirs publics) ; et puis on apprend ces jours-ci qu'une des pépites des semi-conducteurs français, le groupe ALTIS, devrait être cédé à son concurrent allemand X-FAB.

Il est urgent de faire en sorte que la machine à idées reste en France. Comme le dit le patron de Bpifrance, Nicolas Dufourcq : "On a quelques beaux wagons mais on ne sait pas créer de vraies locomotives ."

La French Tech étendue hier par Emmanuel Macron et Axelle Lemaire  est un pas plus que positif, mais insuffisant pour permettre aux jeunes entrepreneurs qui ont la niaque de renverser la table.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.