Entreprises : vers une modération sociale
C’est le moment où dans les entreprises, les entretiens d’évaluation, ou appelé plus pudiquement entretiens annuels, vont commencer pour beaucoup de salariés avec leur encadrement ou leur DRH, c’est le moment idéal pour demander un coup de pouce, et bien évidemment tous les secteurs ne seront pas logés à la même enseigne. Le contexte général sera plutôt celui de la modération salariale, si l’on en croit la traditionnelle étude de référence du cabinet Hewitt qui vient de sortir, Hewitt qui a interrogé plusieurs centaines d’entreprises. Tous secteurs confondus et toutes tailles d’entreprises, les enveloppes salariales devraient progresser de 2,4%, en 2016, soit la même chose qu’en 2015. Il y a deux traits saillants :
1 – Il vaut mieux travailler dans une entreprise étrangère, elles seront plus bien plus généreuses que les françaises.
2 – La priorité ira plus encore cette année, aux augmentations individuelles plutôt que collectives. Il s’agira de récompenser les talents et des métiers qui ont le vent en poupe dans cette période de frémissement de l’investissement : les métiers d’ingénieurs, de la recherche en entreprise, et tous les métiers de développement informatique et numérique où là, les bras manquent.
Et comment la France se situe, en matière d’augmentation de salaire par rapports à nos voisins européens ?
Exactement dans le ventre mou, la Grande Bretagne, et l’Allemagne feront mieux, autour de 3% d’augmentation, là où une meilleure croissance et un moindre chômage profitent aux salariés. Alors individuellement, on comprend que certains salariés français soient moroses, mais collectivement la France a tout à fait intérêt à ce que les hausses de salaires soient supérieures chez nos voisins. En fait ces dernières années, et malgré la crise, les entreprises françaises ont eu tendance à augmenter les salaires plus vite que l’inflation, plus vite que la productivité et du coup, la compétitivité de notre économie s’était nettement dégradée. Le ministre Emmanuel Macron avait même dénoncé l’irresponsabilité des entreprises qui profitaient des aides du CICE pour augmenter les salaires plutôt que pour investir et embaucher. Depuis, cette tendance commence à s’inverser. Le coût de l’heure travaillée augmente désormais moins vite chez nous que chez nos grands voisins. Et c’est un arbitrage qui sera plus favorable à l’emploi.
Et globalement, notre pouvoir d’achat va donc stagner ?
Non, il va augmenter, car il n’y a pas ou presque pas d’inflation en ce moment. Donc notre pouvoir d’achat, globalement, va continuer à augmenter. Et ça, c’est aussi bon pour la consommation et on l’espère pour la croissance. Mais je voudrais terminer en vous donnant un chiffre qu’il faut toujours garder en tête : celui du salaire médian en France, médian, c’est à dire qu’il y a autant de monde au dessus, - qui gagnent plus – qu’en dessous, donc qui gagnent moins : ce salaire mensuel médian net est de 1750 euros. Et ça devrait faire réfléchir.
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