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Électricité : pas de black-out général cet hiver, mais des difficultés

Barbara Pompili, la ministre de la Transition écologique, se veut rassurante face au risque de pénurie d’électricité cette semaine. Il n’empêche, EDF a du mal à suivre. Le décryptage de Fanny Guinochet.

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Une ligne à haute tension. (ERIC BOUVET / FRANCE-BLEU ARMORIQUE)

EDF risque bien de ne pas arriver à produire suffisamment pour faire face à la demande de consommation hivernale. Mercredi dernier, le groupe a annoncé, par mesure de précaution, l’arrêt de réacteurs de la centrale nucléaire de Chooz dans les Ardennes. Ça tombe mal, car deux réacteurs de la centrale de Civaux dans la Vienne vont aussi rester fermés plus longtemps que prévu, après la détection de fissures, de vieillissements prématurés sur des circuits servant à refroidir les réacteurs en cas d’accidents.

>> "Il n'y aura pas de black-out général d'ici à la fin de l'hiver", promet Barbara Pompili

Au-delà, une partie du parc nucléaire français est à l'arrêt pour maintenance. Cela représente quelque 30% du parc, la crise sanitaire ayant retardé les opérations de maintenance, mais cette situation souligne la vétusté de certaines installations. Résultat : pour qu’il n’y ait pas de coupure, la France va importer de l’électricité d’Allemagne ou de Russie.   

Cela va coûter cher, car les prix flambent car ça fait déjà plusieurs mois que les cours de l’électricité s’envolent, mais ces annonces de fermetures de centrales ont encore propulsé les cours en fin de semaine dernière. Certes, le gouvernement s’est engagé à protéger les particuliers de cette hausse des prix, en la limitant à 4% du tarif réglementé, avec la mise en place d’un bouclier tarifaire, mais cette promesse va peser sur les finances publiques. Car il ne faut pas oublier que c’est bien le gouvernement qui va compenser et donc payer. À ce stade, impossible d’établir précisément la facture, mais ça promet de se chiffrer en milliards d’euros supplémentaires pour le budget. 

Angoisse des entreprises qui consomment beaucoup d'électricité 

Les entreprises s’inquiètent parce qu’elles sont aussi exposées à cette flambée des tarifs, mais il n’y a pas de bouclier tarifaire. D’ailleurs, le comité de liaisons des entreprises consommatrices d’électricité qui regroupe une cinquantaine de sociétés industrielles – comme les aciéries, par exemple qui consomment beaucoup d’énergie – a demandé vendredi au gouvernement des aides, comme la mise en place d’urgence d’un prix administré de l’électricité pour elles, au moins temporairement.

À défaut, certaines industries envisagent déjà de stopper leurs chaînes de production. Vendredi 17 décembre, par exemple, la direction de l'usine Nyrstar d'Auby, dans le Nord, dernière fabrique de zinc en France, a annoncé une mise à l'arrêt du site en raison de l'explosion des tarifs de l'électricité dès le 2 janvier pour au moins deux mois. 300 salariés vont se retrouver en chômage technique. D’autres entreprises pourraient suivre.

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