Economie européenne : ça s’améliore
Si on regarde le tableau de bord de l’économie européenne, oui il y a bien une amélioration qui se dessine. Le chômage d’abord : les chiffres sont tombés hier pour la zone euro et ils n’ont pas été aussi bons depuis 2012, c’est à dire depuis trois ans. En une petite année, c’est 900 000 chômeurs qui ont retrouvé un emploi dans la zone euro. Mais la situation du marché du travail s’améliore quasiment partout, voilà un premier signe tangible.
Le deuxième signe positif, c’est celui de l’inflation. Là aussi le chiffre a été connu hier, le recul des prix dans la zone euro est de 0,3%, c’est moins important que prévu, et les experts y voient ainsi un très bon signe : le spectre de la déflation – c’est à dire d’une dangereuse spirale négative des prix, de la consommation, et donc de l’activité - s’éloigne enfin et c’est donc une excellente nouvelle même si elle reste à confirmer.
On a aussi l’impression que cette fois les marchés croient à une amélioration générale, la bourse en tout cas flambe
Oui, les marchés, les investisseurs veulent voir la vie en rose. Toutes les bourses européennes ont bondi depuis le début de l’année, à Francfort, à Londres, mais aussi à Paris. En France, l’indice du Cac 40 a pris de plus de 15%, à 4900 points, un sommet qu’il n’avait pas atteint depuis la mi 2008, c’est dire depuis 7 ans. En fait les marchés se réjouissent de la politique pro-active de la Banque centrale européenne, qui doit commencer cette semaine une injection massive d’argent frais dans l’économie – c’est ce qu’on appelle « l’assouplissement quantitatif » dans le jargon des banquiers centraux. La banque s’est engagée à racheter massivement des dettes publiques de la zone euro dans l’objectif de raviver le crédit, les prix et donc la croissance. Et ça les marchés adorent.
Est-ce que cette amélioration est solide et est-ce qu’elle va se poursuivre ?
Il faut rester prudent, mais cette fois, oui, on peut penser sérieusement que la reprise prend corps en Europe. Entre l’action de la banque centrale européenne, la baisse des prix du pétrole et du gaz qui favorise enfin la consommation des ménages, la baisse de l’euro qui dope les exportations, et les taux d’intérêt très bas qui permettent aux entreprises de financer leurs projets, voilà qui crée un climat propice comme l’Europe n’en a pas connu depuis longtemps. Moteur de l’Europe, l’Allemagne est repartie de plus belle, l’Italie, troisième économie de la zone s’oriente enfin vers une sortie de la récession. La croissance repart quasiment partout en Europe. Alors est-ce que la France va en profiter ? Oui, certainement, d’autant que si tous ses voisins vont mieux, elle ira mieux mécaniquement. Mais il y a un bémol : L’économie française est moins réactive que d’autres, plus entravée, ses performances sont moins bonnes que celles de la plupart de ses partenaires. Le retour d’un peu de croissance ne fera pas donc oublier l’urgence et la nécessité des réformes.
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