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Christel Heydemann devient la nouvelle patronne du groupe Orange

Christel Heydemann remplace Stéphane Richard, poussé vers la porte de sortie, après sa condamnation dans l’affaire Tapie. Le décryptage de Fanny Guinochet.

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Christel Heydemann, nouvelle patronne du groupe Orange. (ERIC PIERMONT / AFP)

Polytechnicienne de 47 ans, Christel Heydemann prend lundi 4 avril ses foncrtions de directrice générale d'Orange. Elle devient la plus jeune patronne d'un des grands groupes français et c'est la deuxième femme à ce niveau de responsabilité de tout le CAC40 avec Catherine MacGregor, chez Engie. C’est un vrai défi qu’elle doit relever : Orange est une grosse machine, de plus de 140 000 personnes, dont 80 000 en France. Leader européen des télécoms, le groupe a réalisé 42 milliards d’euros de chiffre d’affaires l’an dernier, grâce à ses activités au Moyen-Orient et en Afrique mais son bénéfice est très forte baisse.

Christel Heydemann a l’avantage de bien connaître la maison : elle est au conseil d’administration d’Orange depuis cinq ans. Elle connaît bien aussi l’univers industriel car elle a fait sa carrière chez Alcatel et Schneider Electric, mais elle va devoir affronter quelques gros chantiers. 

La priorité d’Orange, aujourd’hui, c’est le déploiement de la 4G et de la 5G , qui doit permettre aux usagers d’avoir des connexions internet plus fluides partout. Pressé par le gouvernement, Orange doit accélérer, notamment dans les campagnes. Ce qui signifie des travaux pour passer du cuivre vers la fibre sans hausse de tarifs côté téléphonie mobile, la concurrence est très forte et c’est nettement moins rentable qu’avant. Enfin, Christel Heydemann devra aussi s’attaquer à un sujet très sensible, qui fâche, le plan de modernisation que prépare l’entreprise. L'objectif ? faire un milliard d’euro d’économies sur trois ans, avec des réductions d’effectifs à la clef.

Orange devra composer avec l’État actionnaire

L’État reste l’actionnaire majoritaire d'Orange avec 23 % du capital. Comme SNCF ou EDF, Orange reste une entreprise très exposée. Il y a donc une dimension politique dans ce poste même si Bercy et l’Élysée, ont œuvré pour que ce soit elle qui remplace Stéphane Richard. Enfin, Christel Heydemann devra aussi probablement composer avec Jacques Aschenbroich, proposé comme futur président d’Orange. L’arrivée probable de ce sexagénaire, ancien patron de Valeo, est perçu comme une mise sous tutelle.

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