CGT : Philippe Martinez contesté en interne sur sa succession
Le mandat de Philippe Martinez se termine dans une vingtaine de jours à peine, à l’occasion du congrès de la CGT qui se tiendra du 27 au 31 mars prochain à Clermont-Ferrand. L'actuel secrétaire général veut passer le flambeau à Marie Buisson, de la branche éducation, mais ce passage de témoin est contesté en interne.
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De nombreuses fédérations, parmi les plus radicales de la CGT, comme la chimie, ou les transports, voient en Marie Buisson une candidate beaucoup trop complaisante, pas assez offensive, trop ouverte sur les sujets sociétaux. Depuis plusieurs jours, ces adhérents travaillent à un scénario alternatif : ils se sont réunis la semaine dernière, officiellement pour parler stratégie contre la réforme des retraites ; mais aussi pour échanger sur la candidature qu’ils pourraient faire émerger rapidement en vue du congrès.
Céline Verzeletti en alternative à Marie Buisson
Un temps, le nom de Sébastien Menesplier, de la CGT des mines et énergies, a circulé. Celui d'Olivier Mateu aussi, de la CGT Bouches-du-Rhône, car il a annoncé sa candidature en fin d’année. Mais la semaine dernière, la majorité de ces adhérents a convenu que pour contrer Marie Buisson, il fallait une femme, sinon, ce ne serait pas tenable aux yeux de l’opinion : la CGT, syndicat centenaire, a toujours eu comme chef de file un homme. Selon nos informations, ces fédérations ont décidé de pousser Céline Verzeletti. Elle est à la fois membre du bureau confédéral et de la commission exécutive dans les instances de la CGT, depuis presque une dizaine d’années.
Mais si Céline Verzeletti siège aux côtés de Philippe Martinez, elle conteste sa façon de gérer l’organisation. Sur les retraites, par exemple, elle soutient les blocages. Elle est partisane d’outrepasser la légalité pour se faire entendre. Elle vient de l’administration pénitentiaire, où les agents ne peuvent pas faire grève mais trouvent moyens de faire valoir leur opposition, notamment en bloquant les portes de la prison, ou en quittant leur poste, ce qui est interdit.
Céline Verzeletti pourrait bien rassembler une partie des 600 000 cégétistes. En attendant, ces tensions internes promettent de peser sur la mobilisation contre les retraites, car les soutiens de Céline Verzeletti risquent de vouloir faire monter la pression avant le congrès. Pression sur le gouvernement, mais aussi sur Philippe Martinez, histoire de lui montrer qu'ils ont les moyens de contrecarrer son plan de succession.
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