Budget 2025 : Est-il possible d'épargner les petites retraites du gel des pensions ?
Le gouvernement veut reporter de janvier à juillet 2025 l’indexation des pensions de retraite sur l'inflation, c'est l'une des mesures phares du budget 2025 présenté par le gouvernement, jeudi 10 octobre. Le MoDem propose d’épargner les plus petites retraites en les indexant dès janvier. Un dispositif plus adapté et plus juste, mais difficile à mettre en place.
Techniquement ce dispositif est envisageable, mais il est très compliqué de connaître le montant total de la pension globale d’un retraité, souvent affilié à plusieurs caisses. En France, on compte plus de 40 régimes de retraites, avec des régimes de base, mais aussi des complémentaires comme l’Agirc-Arrco. Le problème, c'est que chaque caisse verse une pension, sans forcément connaître tout ce qu’une autre caisse donne.
La difficile mise en œuvre
Un tel dispositif nécessiterait un travail de recoupement des fichiers, que ne pourrait pas, de toute façon, fournir l’administration d’ici janvier 2025. C'est pour cette raison notamment, qu'en 2014, François Hollande, qui avait gelé toutes les pensions de retraite pendant deux ans, avait finalement versé une prime exceptionnelle de 40 euros, en compensation pour les retraités qui touchaient moins de 1200 euros par mois.
Une indexation différenciée est toutefois possible. En 2020, d’ailleurs, une sous-indexation pour les retraités qui touchaient plus de 2000 euros avait été mise en place, alors que ceux qui se situaient sous ce seuil avaient vu leur pension revalorisée de plus 1%. Cette revalorisation différenciée avait cependant demandé plusieurs mois de préparation. Une fois de plus, ce type de modulation, s'il était adopté ne serait pas prêt pour janvier.
Un projet déjà polémique
En gelant les pensions, le nouveau gouvernement de Michel Barnier espère faire une économie de 4 milliards d’euros en 2025. Mais la mesure fait déjà polémique, le Rassemblement national comme le Nouveau Front populaire, ne veulent pas en entendre parler. Au sein du camp présidentiel, Ensemble pour la République, l'idée est loin de faire l'unanimité. Gabriel Attal, tout comme Gérald Darmanin, considère plus urgent de réformer l'Assurance-chômage que de priver les retraités de six mois de revalorisation.
Le gouvernement, lui, met en avant la nécessité de demander à tout le monde des efforts, y compris les retraités, qui ont vu leur pension revalorisée de 5,3 % en 2023, ce dont peu d'actifs ont profité.
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